Estimant avoir consenti plusieurs compromis, la direction de l’Université Laval invite le syndicat des professeurs à en faire autant pour en arriver à une entente. Elle estime que la ronde de négociations qui s’amorce s’avère cruciale pour les 23 000 étudiants ayant au moins un cours affecté par la grève, dont 6700 sont en voie de diplomation.
«Nous avons une responsabilité partagée envers la communauté étudiante pour leur permettre de terminer leur formation. Jusqu’à maintenant, nous avons l’impression de nous buter à des demandes syndicales non négociables. Si tel est le cas, à quoi servent les négociations? Discutons ensemble pour trouver des solutions», lance la rectrice Sophie D’Amours.
Cette dernière souhaite que la pause d’une semaine des pourparlers, à la demande du conciliateur, aura permis au Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL) de réfléchir à des avenues permettant de trouver un terrain d’entente. «Pour l’avenir de notre communauté universitaire, nous avons une obligation de résultat», insiste-t-elle, tout en se disant confiante qu’un règlement rapide reste toujours à portée de main.
Trois enjeux persistants
Après plusieurs rencontres de négociation, les trois principaux enjeux au cœur du litige demeurent. L’administration universitaire a expliqué plus en détail les aspects qui achoppent en matière de salaires, de plancher d’emplois et de modalités d’enseignement. Les discussions se poursuivent afin d’aboutir à une entente globale.
«Sans vouloir comparer et entrer en compétition avec les autres universités, sur le plan salarial, le SPUL demande 30% d’ajustement sur quatre ans. Du côté de Sherbrooke, une entente est intervenue à 12,5% et en Outaouais à 10,8%. Donc, il y a un écart important à combler», souligne Mme D’Amours.
Sur l’aspect du plancher d’emplois, la rectrice reconnaît qu’il y a eu «une poussée de croissance au cours des dernières années et qu’il y a plus d’étudiants aux niveaux supérieurs (maîtrise et doctorat) et en recherche. C’est vrai que la tâche s’est amplifiée. Pour y remédier, nous avons embauché davantage de professeurs. Mais, il faut le faire de façon ordonnée et en même temps prévoir le renouvèlement du corps professoral.»
Enfin, un différend persiste en matière de liberté académique. Le nœud du problème se situe plus particulièrement du côté de la détermination des modalités d’enseignement (à distance, en présentiel, hybride, etc.). La direction de l’Université Laval juge que le choix du mode d’enseignement ne peut faire l’objet d’une décision individuelle. La méthode éprouvée consiste à passer par le biais d’un comité auquel participent des représentants de professeurs.
Reprise des négociations
Les parties reviennent à la table de négociation, ce vendredi, en présence du conciliateur. Déjà, il est prévu de prolonger la session d’hiver, mais le temps commence à presser pour aboutir à une entente dans les meilleurs délais.