Tout pointe vers une grève illimitée des profs de l’Université Laval
À moins d’un revirement de dernière minute durant la fin de semaine, les membres du Syndicat des professeurs de l’Université Laval déclencheront une grève générale illimitée. Après deux semaines de piquetage suivies d’un blitz de négociations durant la semaine de lecture, le mandat voté à plus de 96% prendra effet le lundi 13 mars pour une période indéterminée.
«Malgré certaines avancées, nous n’avons toujours pas été en mesure de nous entendre avec l’employeur sur plusieurs éléments fondamentaux. Dans ces circonstances, pour des questions de prévisibilité et de logistique, nous n’avons d’autres choix que d’annoncer le déclenchement de la grève générale illimitée, à partir de lundi», fait valoir Louis-Philippe Lampron, président du SPUL.
Bien que les négociations se poursuivent, certains échanges entre l’administration et le syndicat laissent entrevoir qu’un fossé important sépare toujours les parties. Le SPUL y va notamment d’une pointe pour contrer l’argument voulant que l’université n’ait pas les moyens de répondre favorablement à ses demandes de hausse salariale (20%) et d’embauche d’effectifs.
«L’évaluation des états financiers de l’UL, réalisée par notre équipe de profs experts en finances et comptabilité, montre des surplus budgétaires cumulés de 257M$ entre 2018 et 2022», souligne le syndicat sur sa page Facebook.
Déception et espoir
Du côté de la direction de l’Université Laval, on sent un mélange de déception et d’espoir devant la décision du SPUL de déclencher la grève générale illimitée. Malgré tout, elle reste optimiste d’en arriver à une entente de principe qui satisfera les parties avant le déclenchement de la grève. À cet égard, des rencontres de négociation se poursuivent jusqu’à dimanche.
«Nous comprenons que le contexte d’incertitude actuel suscite de nombreuses questions et beaucoup de stress chez les membres de la communauté étudiante, dont les activités d’enseignement-apprentissage sont affectées par la grève. Notre but est que tout le monde termine sa session», explique la vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, Cathia Bergeron.
Cependant, si le conflit de travail devait se prolonger, il y a un risque réel de voir la session d’hiver se prolonger. Pour tenir les étudiants informés, l’administration universitaire a mis en ligne le site info-grève.