Dénonçant le peu d’avancées à la table de négociation, le Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL) entend déclencher la grève à partir du lundi 20 février. Pour une période de deux semaines, ses membres mettent ainsi à exécution le mandat obtenu en ce sens à l’occasion de l’assemblée générale tenue en janvier.
La forte mobilisation démontrée à la suite du vote à 96% en faveur de la grève a tout de même suscité une certaine accélération des pourparlers avec l’employeur. Malgré une ouverture démontrée sur certains enjeux, l’exécutif du SPUL considère les avancées obtenues nettement insuffisantes. Le fossé demeure donc grand entre les positions des parties.
Revendications principales
Quatre enjeux se trouvent au cœur des demandes syndicales soumises à l’employeur depuis mai 2022, soient:
- 1) Trouver des moyens de diminuer la surcharge de travail des collègues (s’expliquant notamment par le fait que l’Université Laval est la seule université du Québec à avoir vu son nombre de professeurs diminuer, alors que les effectifs étudiants ont continué de croitre);
- 2) Offrir des salaires compétitifs majorés de 20% (protéger les collègues contre les effets de l’inflation et amorcer un rattrapage salarial par rapport aux autres universités comparables);
- 3) Renforcer la protection de la liberté universitaire et une direction transparente et collégiale de l’institution;
- 4) Mieux protéger les collègues vulnérables (non permanents, en congé de maladie, etc.).
«Il faut le rappeler que depuis le 27 mai dernier, nous avons donné de multiples occasions à l’employeur de négocier avec célérité pour régler les problèmes qui affectent notre convention collective depuis de nombreuses années. Nous avons même décalé d’un mois l’exercice de notre mandat de grève pour permettre l’accélération des négociations et éviter la grève. Malheureusement, l’employeur n’a pas saisi ces opportunités», déplore Louis-Philippe Lampron, président du SPUL.
Négociation et conciliation
L’administration de l’Université Laval continue d’espérer un déblocage des pourparlers avec le SPUL. On assure que les négociations se poursuivent avec la volonté d’en arriver à un règlement dans les meilleurs délais. Une demande a même été déposée afin de nommer un conciliateur pour rapprocher les parties.
Échue depuis le 1er décembre 2022, la convention collective a fait l’objet d’échanges depuis septembre dernier en vue d’aboutir à un renouvellement satisfaisant. Les discussions sont loin d’être rompues. Un terrain d’entente aurait déjà été atteint sur plusieurs aspects soulevés par la partie syndicale.
«La question revient souvent et je tiens à rassurer la communauté étudiante. La semaine de lecture aura lieu comme prévu. Nous n’envisageons pas de prolongation de la session non plus. Un tel scénario serait une solution de dernier recours afin de s’assurer de la qualité des enseignements reçus au cours de la session», avise André Darveau, vice-recteur exécutif et vice-recteur aux ressources humaines et aux finances.
Activités maintenues
À noter qu’en dépit de la grève des professeurs, les activités offertes par les autres membres du personnel enseignant ne sont pas touchées et continueront à être offertes normalement. C’est le cas des professeurs administrateurs, chargés de cours, chargés d’enseignement [membres du SCCCUL], médecins cliniciens enseignants [membres de l’AMCEL], dentistes cliniciens enseignants [membres de l’ADCEFMDUL], professeurs de clinique, auxiliaires, assistants d’enseignement, responsables de formation pratique et chargés d’enseignement en médecine. La liste des activités affectées par la grève sera disponible pour la communauté étudiante dans monportail.ulaval.ca.
Le SPUL espère que vont progresser significativement au cours de ce premier mandat de grève prévu pour deux semaines. Sinon, il n’exclut pas le recours à la grève générale illimitée à partir du 6 mars prochain.