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Un plan d’urgence pour le logement demandé

Photo: Benjamin Aubert/Métro

Dénonçant une «crise du logement créée par la Ville» dans les quartiers de la Canardière ainsi qu’une «gentrification» du secteur, des citoyens membres de la Table citoyenne Littoral Est ont réclamé lundi un «plan d’urgence pour le logement».

Rassemblé devant l’hôtel de ville, le groupe, mené par sa présidente Marie-Hélène Deshaies, a profité des consultations en cours pour l’aménagement de ces quartiers pour faire sa demande. Le regroupement soutient notamment que le projet Innovitam «met de l’huile sur le feu» de la crise du logement puisque «14 des 15 terrains» concernés par le projet «pourraient faire partie de la solution».

«Nous demandons au maire de prendre ses responsabilités et nous réclamons qu’un plan d’urgence pour le logement dans le Littoral Est soit mis en place en priorité. C’est maintenant que ça se passe. C’est maintenant que les promoteurs mettent la main sur les terrains et construisent des condos de luxe, c’est maintenant que les locataires vivent des évictions et des hausses importantes du prix de leur logement. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard», a martelé Mme Deshaies en estimant «ne pas être écoutée» par l’administration municipale.

«Il y a des groupes dans le secteur de Beauport qui nous disent que de plus en plus, des gens sont chassés des quartiers de la Canardière et qui s’en vont vers Beauport. Un phénomène d’itinérance se développe même dans l’arrondissement de Beauport. La situation est grave!», a-t-elle aussi ajouté.

Marchand assure qu’il collabore

Appelé à réagir aux propos de Mme Deshaies, le maire Bruno Marchand a assuré que l’administration «travaille la vision Canardière avec les groupes et les citoyens». «Innovitam, c’est une partie de la vision Canardière. La mixité, ça va dans les deux sens. Ça se peut qu’il y ait des condos de luxe qui soient construits dans cet endroit. S’il y a une demande, pourquoi pas? Le but, ce n’est pas juste de dire qu’on va loger des gens à prix modique. On sait qu’on a des besoins en logement social et abordable. Évidemment qu’on veut répondre à ces besoins-là. La mixité, c’est des gens qui ont des revenus et d’autres qui en ont un peu moins. Ce n’est pas de dire qu’on ne veut pas que des gens qui ont de bons revenus viennent habiter dans notre quartier», a-t-il mentionné.

Cette déclaration a toutefois fait sursauter la conseillère de Vanier-Les Rivières, Alicia Despins, qui représentait le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, atteint par la COVID-19. «Je suis tombée par terre! C’est aberrant de dire que la mixité, ça va dans les deux sens. C’est comme dire qu’il y a trop de pauvres», a-t-elle laissé entendre tout en encourageant l’administration à ne pas «invalider les préoccupations citoyennes».

De son côté, la cheffe de Transition Québec et conseillère de Limoilou, Jackie Smith a appuyé sans réserve le regroupement citoyen. «Ce sont aux multinationales qu’on offre ces terrains au centre de nos quartiers populaires. Nous vivons une crise du logement et on offre la gentrification. Est-ce que les gens sortent dans la rue pour réclamer des emplois? Non! Les gens veulent que les coûts des logements diminuent, ils veulent des espaces de biodiversité et plusieurs organismes ont besoin de locaux», a-t-elle dénoncé.

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