îlot Saint-Vincent-de-Paul: Une entente hors-cour clôt le processus d’expropriation

Au point mort depuis cinq ans, le processus d’expropriation de l’îlot Saint-Vincent-de-Paul vient de connaître son dénouement. La Ville de Québec s’est entendue avec le propriétaire des lieux, l’homme d’affaires Jacques Robitaille, afin d’acquérir les terrains situés aux 780 et 800 à 816, côte d’Abraham.

Ainsi, la Ville versera un montant de 12 M$ en guise d’indemnité globale d’expropriation. «Cette somme est subdivisée en deux volets, soit 9 M$ pour l’indemnité immobilière et 3 M$ pour les dommages», explique par voie de communiqué la porte-parole de l’administration municipale, Karine Desbiens.

Vacant depuis plusieurs années, le site qui a jadis accueilli l’église Saint-Vincent-de-Paul sera réaménagé par la Ville qui souhaite y bâtir des logements. L’entente entre la Ville et le propriétaire exproprié prévoit d’ailleurs «une servitude perpétuelle interdisant l’usage de l’immeuble exproprié à des fins d’hôtellerie ou de location à des fins touristiques […] et permettant spécifiquement l’usage à des fins de logement social, abordable ou communautaire ou de résidence pour personnes âgées», lit-on dans le sommaire décisionnel du comité exécutif entérinant l’entente hors cour. Quant à l’ancien garage situé sur l’un des terrains, il sera démoli pour laisser place au projet.

Une démarche de consultation publique et de cocréation sera lancée au début de 2023 afin d’élaborer une vision pour le futur de cet emplacement stratégique au sommet de la côte d’Abraham

Cette entente met fin à un long processus judiciaire puisque le propriétaire des lieux contestait un avis d’expropriation signifié en décembre 2018 au Tribunal administratif du Québec. Cette contestation devant la Cour supérieure avait entraîné la suspension des procédures, mais aucune date d’audition n’avait été déterminée à ce jour.

Les citoyens heureux

Rapidement, l’annonce de la Ville a fait réagir. Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop), représenté par Vincent Baillargeon, a dit accueillir «avec satisfaction et soulagement» la nouvelle de l’acquisition des terrains par la Ville. «Il est important lors des journées comme celle-ci de se rappeler le travail des centaines de personnes mobilisées à travers les époques pour que ces terrains appartiennent à la communauté et répondent à une mixité de besoins», a-t-il mentionné en rappelant que les résidents du quartier étaient mobilisés depuis longtemps dans ce dossier.

«Nous félicitons l’administration Marchand d’avoir franchi une étape importante avec l’achat des terrains. C’est un premier pas considérable pour le projet collectif que nous portons depuis longtemps», a ajouté M. Baillargeon en promettant que le Comité populaire continuerait de s’impliquer pendant les consultations publiques afin «que le projet final représente les intérêts des résidents et résidentes du faubourg avec un parc, du logement social et un jardin communautaire».