Accident mortel sur Dufferin-Montmorency: un réaménagement s’impose selon le coroner
Le coroner Donald Nicole responsable de l’accident qui a coûté la vie à quatre personnes sur l’autoroute Dufferin-Montmorency en septembre 2021 affirme qu’un réaménagement s’impose dans le secteur à haut risque du boulevard François-de-Laval. Il a déposé son rapport sur les terribles évènements, le 28 novembre dernier.
Le 2 septembre 2021, un automobiliste qui circulait entre 130 et 146 km/h sur l’autoroute Dufferin-Montmorency a décimé une famille de deux adultes et deux enfants en entrant en collision avec l’arrière de leur véhicule. Le conducteur en cause, Éric Légaré, était en état d’ébriété et sous l’influence du cannabis au moment de l’impact. Il a écopé de 16 ans d’emprisonnement en avril dernier.
Le coroner rappelle d’ailleurs que plusieurs personnes avaient été témoins de «la conduite téméraire et erratique du conducteur quelques minutes avant l’accident».
Il souligne que, même s’il avait été vu par plusieurs personnes, un seul signalement avait été fait aux services de police à peine quatre minutes avant les tristes évènements. Donald Nicole demande donc à la population de dénoncer davantage les comportements anormaux sur les routes.
Le coroner a également recommandé aux corps policiers d’effectuer plus de contrôles en lien avec la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue. Après avoir discuté avec plusieurs intervenants, Me Nicole en est venu à la conclusion que «la gravité des peines et des conséquences avait peu d’effets dissuasifs pour les conducteurs qui avaient ou qui voulaient consommer de l’alcool, mais que la peur d’être contrôlés par la police est le moyen dissuasif le plus efficace auprès de ces derniers».
Le réaménagement de l’intersection «dans les plus brefs délais» fait également partie des grandes recommandations du rapport. La configuration de celle-ci est problématique en raison de la circulation au-delà des limites de vitesse en vigueur.
À ses yeux, le ministère des Transports et de la mobilité durable du Québec devrait «réaménager le secteur de manière à modifier les comportements des automobilistes et à réduire ainsi la vitesse de la circulation et le risque d’accident».
Finalement, il croit que le ministère de la Sécurité publique, la Société de l’assurance automobile du Québec et Educ’alcool devrait en faire davantage pour sensibiliser la population aux risques liés à l’alcool au volant, notamment en rapport avec le signalement des conducteurs qui semblent inhibés.