Plus du double d’entrevues d’embauche depuis 2019 à la Ville de Québec

La pénurie de main-d’œuvre frappe aussi les effectifs municipaux. Depuis 2019, le nombre d’entrevues pour combler des postes au sein des troupes de la Ville a «doublé» passant de 1 082 à près de 2 300 à ce jour, et possiblement 2 750 d’ici la fin de l’année, selon ce qu’a dévoilé la directrice du service des ressources humaines de la Ville de Québec, Cindy Gendron, mardi midi lors du comité plénier portant sur les demandes budgétaires de son service pour 2023.

Afin d’arriver à mener toutes ces entrevues, la direction du service des ressources humaines de la Ville souhaite créer deux nouveaux postes de conseillers en ressources humaines. Cette dépense est évaluée à 237 216 $. Selon le directeur général de la Ville, Luc Monty, cette hausse importante du nombre d’entrevues «traduit l’effervescence sur le marché». «Il y a plus de choix [pour les travailleurs] et ça nécessite qu’on fasse davantage d’effort pour identifier les candidats», indique-t-il.

Cette mesure survient alors que la Ville a récemment lancé une nouvelle image de marque employeur afin de tenter de séduire d’aspirants candidats. Cette image, sous le thème «On donne vie à la Ville», sort des méthodes classiques de recrutement pour l’administration municipale. Des campagnes publicitaires et la création de contenus numériques sur des réseaux sociaux tendances sont aussi prévues. Et les équipes de la Ville devront être créatives puisque certains réseaux populaires sont déjà dépassés pour recruter, du propre aveu de Mme Gendron. «Traditionnellement, on n’avait pas à faire beaucoup de promotion, mais le marché nous y oblige maintenant. On veut aller rejoindre les jeunes sur TikTok. Facebook ne fonctionne déjà plus. Il faut faire différemment, nous sommes en train de revoir nos stratégies avec le service des communications», précise-t-elle.

La mise en place de cette nouvelle campagne de promotion de la Ville en tant qu’employeur et la création d’un nouveau programme reconnaissance à définir nécessitera un montant de 300 000$.

Emplois spécialisés

Selon la directrice du service des ressources humaines, ce sont les employés spécialisés qui sont plus difficiles à recruter. En guise d’exemple, elle cite les postes liés aux technologies de l’information. «Le virage infonuagique et la sécurité des actifs informationnels qui requiert un type d’ingénieur très précis, ça peut être plus difficile pour nous parce qu’ils se font rares sur le marché et les employeurs sont très compétitifs», soutient-elle.

Par ailleurs, faisant face à une importante pénurie de tuyauteurs et de cimentiers applicateurs, la Ville prend les devants et prévoit un montant de 700 000 $ afin d’offrir des formations à l’interne avec l’aide de retraités. «On n’a pas le temps d’attendre que les Centres de formation professionnelle de Québec développent des cours spécifiques pour ça», a martelé le directeur général de la Ville, Luc Monty.