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La «dernière chance» pour le Grand Marché?

Photo: Gracieuseté

Craignant que le Grand Marché de Québec se dirige tout droit vers un «gouffre financier» et qu’il devienne «une troisième coquille vide» sur le site d’ExpoCité, Québec 21 lance un appel au maire Marchand. La formation souhaite qu’il s’assoie rapidement avec le gestionnaire, la Coopérative des horticulteurs de Québec, afin de trouver des solutions pour ne pas que les commerçants actuels quittent et que le marché soit davantage attractif pour la clientèle.

«Le Grand Marché c’est un beau bâtiment, chaque grande ville a son grand marché et il faut s’assurer de le conserver. C’est d’une importance capitale», a martelé le chef par intérim du parti qui forme la deuxième opposition et qui changera prochainement de nom, Patrick Paquet. Cette sorti fait suite à une modification à l’entente de gestion du site ainsi qu’à un reportage de Radio-Canada citant plusieurs commerçants qui menacent de quitter au terme de leur bail.

Accompagné du conseiller municipal du district de la Chute-Montmorency–Seigneurial, Stevens Mélançon, et de son collègue dans Charlesbourg, Eric Ralph Mercier, M. Paquet a aussi dénoncé que le montant des loyers que doivent payer les commerçants soit en hausse «considérable» alors que l’achalandage promis de deux millions de visiteurs annuellement n’a toujours pas été atteint. L’an dernier, entre 900 000 et 1 000 000 de citoyens sont passés par le marché. «Si on perd des commerçants qui attirent les visiteurs, l’offre devient moins intéressante. Ça prend une belle offre pour être attractif», a-t-il soutenu.

Selon M. Paquet, les commerçants ont proposé diverses pistes de solution aux gestionnaires du Grand Marché afin d’augmenter son attractivité. Or, ils n’auraient pas été «écouté». «Il faut se rendre compte qu’il y a une formule qui ne fonctionne pas actuellement. Il faut écouter les commerçants. On doit arriver avec un plan ambitieux qui doit avoir des résultats dès l’an prochain. On a fait une erreur en plaçant le marché à cet endroit. On est en train de regarder les moyens pour le sauver! On ne peut pas garder ça comme ça pendant 5-6 ans!», a-t-il ajouté d’une commune voix avec Stevens Mélançon.

Villeneuve pas aussi inquiet

Dans le camp de la première opposition, le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve était moins inquiet que ses collègues de la deuxième opposition. Rappelant qu’il s’était aussi prononcé contre le déménagement vers le site d’ExpoCité alors qu’il était chroniqueur, il a dit avoir «adopté» le Grand Marché depuis son ouverture. «Dans le cycle de vie d’une infrastructure comme celle-là, qu’il y ait du rodage et des ajustements dans les trois premières années alors qu’il y en a eu deux de pandémie, je ne pense pas que ce soit catastrophique. La formule reste encore à réévaluer, mais je pense qu’on peut réussir à faire fonctionner ce marché», a-t-il déclaré tout en réclamant davantage de transparence de la part des gestionnaires, puisque les états financiers du marché ne sont pas publics.

Un soutien «indéfectible»

De son côté, le maire Marchand a contesté l’idée que ce soit la «dernière chance» du Grand Marché. «Ce lieu-là doit réussir et c’est pour ça qu’on le soutient. À travers ce soutien, il y a aussi l’idée de faire confiance à une coop qui vient de nommer une nouvelle direction et qui va de l’avant avec certains défis», a-t-il laissé entendre.

«Ce n’est pas vrai qu’on aide le Grand Marché quand on le critique, quand on dit qu’il n’y a personne, qu’il n’y a que des produits de niche et que ça coûte 12 piasses pour s’acheter une pomme. C’est faux. Si on veut encourager l’économie locale, ça suppose d’accepter d’acheter de nos agriculteurs […] Il y a là un lieu qu’on continuera de soutenir et on va continuer de chercher avec eux des solutions pour faire en sorte que ce soit fleurissant», a plaidé le premier magistrat en assurant que la ville de Québec avait «besoin» de ce marché.

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