Impacts inévitables du tramway pour un campus plus vert
TRANSPORT. L’insertion d’un pôle d’échange névralgique du tramway sur le campus de l’Université Laval ne pourra se faire sans impacts sur le couvert boisé. Une entente en ce sens avec la Ville de Québec nécessitera la perte de 6% du boisé Lacerte. Les deux partenaires assurent avoir maximisé les efforts afin d’atténuer la perte temporaire de canopée. L’objectif est de sauvegarder le plus d’arbres possible et d’en replanter davantage dans un ratio de remplacement trois pour un.
En tout, ce sont 330 arbres qui sont menacés pour permettre le passage du tramway au cœur du campus. De ce nombre, on retrouve 40% de frênes, une essence condamnée à court ou moyen terme par la prolifération de l’agrile, un insecte ravageur. De plus, on prévoit replanter 1200 arbres d’alignement. «Difficile d’éviter les répercussions d’un grand projet sur la foresterie urbaine. Tout a été envisagé et fait pour minimiser la perte de couvert boisé. Notre objectif est de la restaurer et de la faire croître. Une démarche avec le département de foresterie verra à identifier les arbres condamnés qui pourront être récupérés et replantés ailleurs sur le campus», précise la rectrice Sophie D’Amours.
De son côté, le maire de Québec souligne que l’insertion du tramway sur le campus en fera la plaque tournante du réseau de transport en commun. «Cette portion de tracé profitera aux étudiants d’abord, mais à toute la communauté en vue de faciliter l’accès au transport collectif. On anticipe que 14 500 personnes y transiteront chaque jour. Ils profiteront de liens vers le réseau cyclable, les autobus et le tramway pour améliorer la desserte et les déplacements. L’université bénéficiera ainsi d’une meilleure attractivité en offrant plus de solutions pour le transport», note Bruno Marchand.
Trois objectifs visés
L’insertion du tramway sur le campus, incluant le positionnement du tracé et des deux stations, répond à trois objectifs de conception. Il s’agit d’abord de proposer une desserte efficace, ensuite de rejoindre le maximum d’usagers et, enfin, d’optimiser l’interconnexion avec les autres modes de transport. «Nous y voyons une occasion de redéfinir le campus de demain, indique la rectrice D’Amours. Cela permet de repenser l’ensemble de nos installations et des moyens de favoriser la mobilité tout en luttant contre les changements climatiques.»
Commentaires reçus sur le sujet
«L’arrivée du tramway sur le campus va non seulement améliorer le service de transport en commun. Mais, surtout, bonifier la qualité de vie globale des étudiants et autres utilisateurs en réduisant la place de l’automobile et en atténuant la circulation.» – Alexandre Turgeon, directeur du CRE Capitale
«Il est ironique que la Ville de Québec choisisse d’abattre des centaines d’arbres sur le territoire de l’Université Laval alors que l’Université a justement reçu un mandat de la Ville, en novembre 2020, pour préserver les arbres le long du tracé du tramway. Cette décision confirmée par l’administration Marchand nous amène dans la même direction que l’ancienne administration et c’est désolant.» – Éric Ralph Mercier, chef de Québec 21