Mobilisation pour sauver l’église Saint-Charles-Garnier

PATRIMOINE. Contrairement à l’orientation prise par la fabrique Bienheureuse-Dina-Bélanger, des citoyens de Sillery désirent préserver l’église Saint-Charles-Garnier. Préoccupés par une éventuelle désacralisation du lieu de culte, ils interpellent à la fois les autorités diocésaines et gouvernementales afin d’intervenir dans le dossier.

Mis au fait de l’intention de la fabrique de concentrer ses activités à l’église Saint-Michel-de-Sillery, le comité Sauvons Saint-Charles-Garnier n’a pas tardé à se mobiliser. D’abord, une pétition qui a dépassé son objectif de 1000 signatures en moins de deux jours sollicite une rencontre avec l’archevêque de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix. Les instigateurs demandent au diocèse de sursoir à la décision de la paroisse et de leur accorder un an de réflexion sur l’avenir de l’église du boulevard Laurier.

«Nous estimons que la fusion de trois paroisses pour créer celle de Bienheureuse-Dina-Bélanger se trouve à l’origine du problème. Fonctionnelles et sans dette, les paroisses de Saint-Charles-Garnier et de Saint-Michel-de-Sillery se sont retrouvées avec un imposant déficit à assumer en étant regroupées avec Saint-Sacrement. Nous voulons faire la démonstration que les deux églises silleroises peuvent demeurer ouvertes et faire leurs frais», précise l’ancien maire de Sillery et membre du comité, Paul Shoiry.

En plus de la pétition mise en ligne sur le site change.org, le comité citoyen a également entamé une démarche de classification patrimoniale. Les documents requis ont été transmis au ministère de la Culture du Québec. Les résidents alertés craignent qu’une désacralisation mène inévitablement à une démolition pour faire place à un projet immobilier d’envergure. La préservation non seulement de l’église, mais du presbytère adjacent qui abrite des organismes communautaires, s’en trouve compromise.

«Il faut éviter de tomber dans la facilité de dire qu’on a trop d’églises et qu’on doit les démolir. Surtout que dans ce cas-ci, les citoyens montrent un intérêt pour sa préservation. En plus, l’église Saint-Charles-Garnier a toujours été bien entretenue et il s’agit d’un édifice à haute valeur patrimoniale, orné d’œuvres d’art d’artistes québécois. Mis devant le fait accompli, les citoyens espèrent garder debout et animée leur église qui célèbre cette année son 75e anniversaire d’inauguration», ajoute M. Shoiry.

Communication requise

Du côté de la fabrique de Bienheureuse-Dina-Bélanger, on est loin d’être convaincu de la possibilité d’un classement patrimonial pour deux églises dans la même paroisse. Or, cette réalité vient tout juste d’être confirmée pour l’église du Très-Saint-Sacrement. Disant ne pas être au courant de la démarche citoyenne, son directeur général reste néanmoins ouvert à la discussion pour trouver des solutions.

«Nous avons déjà tenu une consultation publique sur la gestion des actifs de la paroisse. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait recentrer les activités de culte à un seul endroit, soit l’église Saint-Michel-de-Sillery. Celle de Saint-Charles-Garnier demeure considérée excédentaire. Si des gens ont un projet réaliste et viable à proposer, il faut nous en parler afin d’en évaluer la faisabilité», conclut André Bernier.

Éléments de valeur à protéger

• Verrières exceptionnelles et vitraux de l’artiste Marius Plamondon.
• Mobilier fabriqué aux ateliers Bourgault de Saint-Jean-Port-Joli.
• Chemin de croix rarissime réalisé par la sculpteuse française Madeleine Chantel.
• Architecture distinctive et présence d’un orgue Casavant.

Lire notre article précédent sur le classement patrimonial accordé à l’église du Très-Saint-Sacrement.

Métro Média