L’organisme La Baratte craint pour sa survie
SOCIÉTÉ. Après deux ans de pandémie particulièrement exigeants en matière d’entraide, les temps se font très durs pour les organismes communautaires. La Baratte de Sainte-Foy n’échappe pas à cette triste réalité au point où son avenir s’en trouve compromis. L’incertitude financière menace une partie sinon la totalité de ses services régionaux en matière d’insertion sociale et de soutien alimentaire.
L’organisme dont le budget est bouclé à 51% par la vente de produits alimentaires préparés, à 27% par des dons et à 22% par des subventions voit ces deux derniers aspects sérieusement perturbés. En effet, il vient d’apprendre qu’un de ses principaux contributeurs cesse son versement annuel de 50 000$.
Comble de malheur, La Baratte risque de tomber entre deux chaises et de perdre une portion d’aide gouvernementale. Davantage considérée comme un service de réinsertion, on lui suggère de se tourner vers les programmes très sollicités du ministère du Travail. Le recours au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) ne serait plus approprié. Le manque à gagner pourrait ainsi s’avérer important.
«Confrontés au sous-financement, à la pandémie ainsi qu’à la hausse fulgurante des prix des denrées de base et du carburant, nous nous retrouvons face à des choix très difficiles. Notre plan d’action à courte échéance s’oriente vers trois options: augmenter les prix de la popote roulante et des mets congelés; couper certains services; ou fermer. Bien sûr, nous espérons éviter ces mesures qui affecteraient plus de 35 partenaires communautaires et plusieurs centaines de familles vulnérables à Québec», insiste Stéphane Paradis.
Le directeur général de La Baratte lance un cri du cœur pour obtenir un financement suffisant et stable, afin d’assurer la pérennité de tous ses services. De plus, sa situation précaire ébranle l’avenir de la Maison des entreprises de cœur, dont La Baratte comble 30% du budget. Le regroupement de neuf organismes voit du même coup compromis son projet d’ajout de logements sociaux à son siège social partagé de la rue Boivin.
Députée interpelée
Directement concernée par ce dossier, la députée provinciale de Jean-Talon, Joëlle Boutin, assure «être au courant des enjeux». Elle entend «continuer à supporter la mission de La Baratte», sans rejeter un recours temporaire à ses fonds discrétionnaires. En ce qui a trait à la récente rallonge de 10M$ dédiés aux organismes communautaires dans le budget, «nous devons attendre de connaître les modalités et voir comment l’organisme pourrait en bénéficier. Je ferai le suivi avec M. Paradis dès que possible».
Lire notre article précédent sur la révision du projet de logements sociaux, tel que proposé par la MEC sur la rue Boivin.