Soutenez

Buy Nothing: Quand l’achat est la dernière option

Isabelle Duchesne est l'une des administratrice du groupe de Charlesbourg. Photo: Gracieuseté

CONSOMMATION. Que diriez-vous d’acquérir de nouveaux biens sans les acheter?

Le mouvement mondial Buy Nothing (littéralement Ne rien acheter) gagne de plus en plus d’adeptes partout dans le monde. Les petites communautés, réparties dans 44 pays différents, sont accessibles via de petits groupes Facebook privés. L’objectif est d’éviter de mettre la main dans sa poche pour se procurer des biens matériels.

Fonctionnement

Buy Nothing de Charlesbourg a été initié en 2019 par W. Colin Gibson. Les membres du groupe Facebook sont invités à visiter le groupe virtuel régulièrement pour regarder les offres de dons. C’est l’occasion parfaite pour donner une seconde vie à des items qui sont encore fonctionnels, mais qui n’ont plus d’utilité pour leur propriétaire. Il est possible de trouver, par exemple, des sacs de vêtements, des jouets ou des outils. «Un vieux grille-pain peut être utilisé par un enfant apprenti bricoleur pour jouer, ce qui ne serait pas vraiment possible avec un objet encore fonctionnel», indique Isabelle Duchesne, administratrice du groupe.

Losqu’un membre du groupe cible un objet intéressant, il prend contact avec le donneur par Messenger. Ensuite, ils conviennent d’un moment pour se voir. «Ça peut être très simple. Les personnes qui souhaitent donner des items peuvent les laisser devant leur porte, et l’autre personne passe à l’heure qu’elle veut dans la journée.»

L’idée est donc d’acquérir le réflexe de trouver les biens gratuits avant de passer aux emplettes conventionnelles dans les magasins. L’achat, c’est le dernier recours.

Consommer autrement

Soyons sincères! On jette beaucoup de choses qui pourraient être utiles à d’autres. Le groupe est un excellent moyen de changer la mentalité de l’usage unique, puisqu’on jette des objets en bon état, pendant que d’autres achètent le même objet en magasin. C’est la roue de la consommation et du gaspillage. «Des retailles de tissus qui ne servent plus peuvent être utilisées par d’autres personnes pour faire des guenilles, des vêtements recyclés, et même du papier hygiénique réutilisable», explique l’administratrice.

Il arrive aussi que des personnes offrent de la nourriture et de l’aide manuelle. «Une personne qui aime jardiner, par exemple, pourrait très bien offrir son aide pour partir un potager au printemps, poursuit-elle. La gratitude que l’on sent avec l’entraide fait partie des bases des communautés Buy Nothing.»

Esprit de communauté

L’un des effets positifs du groupe de Charlesbourg est sa capacité de rassembler la communauté en créant des liens dont les bases sont l’entraide, le recyclage et la gratitude. Le groupe est régi par des règles, comme l’obligation d’habiter dans l’arrondissement et de ne pas vendre des items. «Je m’assure que les offres soient réellement des dons et que les gens viennent de Charlesbourg, ajoute l’éducatrice en CPE. Aussi, en étant à proximité les uns des autres, on réduit notre consommation d’essence et on crée des liens. La cueillette des dons est plus simple et le déplacement en vaut la peine.» Au moment d’écrire ces lignes, le groupe approchait des 500 membres.

Quelques chiffres

Le mouvement mondial Buy Nothing, c’est:

  • 7000 communautés privées
  • 44 pays
  • 5 millions de personnes.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.