Les femmes continuent de repousser les barrières du domaine scientifique
La huitième édition de la Journée internationale des femmes et des filles de science a lieu le 11 février. Même si l’on remarque l’accroissement de l’implication de la gent féminine dans le domaine scientifique, beaucoup de travail reste à faire selon l’une des principales intéressées.
Shiva Tirdad est arrivée au Québec en 2014 pour commencer ses études doctorales portant sur la géophysique et l’utilisation de l’intelligence artificielle en géosciences. Elle a quitté l’Iran pour venir se spécialiser au Canada, à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), dans Saint-Roch. «J’ai toujours eu une grande affection pour le domaine mathématique, alors je me suis dirigée vers l’ingénierie minière. Je me suis ensuite tournée vers l’intelligence artificielle, parce que je m’intéresse à l’innovation et à la programmation», raconte-t-elle.
Pendant ses études, Mme Tirdad n’a côtoyé que trois autres étudiantes et encore moins de professeures. «Je trouve ça dommage de voir si peu de femmes s’intéresser au domaine scientifique. Je pense que les clichés et les stéréotypes véhiculés par rapport à notre corps de métier en freinent certaines.» Parmi eux, le besoin d’avoir des bonnes capacités physiques pour l’analyse sur le terrain et le supposé manque d’intérêt des femmes pour les mathématiques sont les plus dommageables aux yeux de la scientifique.
Solutions
La nouvelle chercheuse en géophysique et spécialiste en intelligence artificielle à Ressources naturelles Canada a décidé de s’impliquer dans la Journée internationale des femmes et des filles en science pour encourager les jeunes filles à se lancer dans l’aventure, chose dont elle n’a pas eu l’occasion de bénéficier dans son parcours.
«Je trouve cela important de montrer à la prochaine génération qu’avec de la passion et du travail, c’est tout aussi possible pour les femmes de se démarquer dans un domaine typiquement masculin, explique Shiva Tirdad. Je voudrais qu’on me voie comme un exemple à suivre.»
D’après elle, la solution pour motiver les jeunes filles qui ont un intérêt marqué pour le domaine scientifique passe par les écoles. «Il faut aller à la rencontre des jeunes intéressées pour les rassurer sur le milieu scientifique, pour faire tomber leurs insécurités. À mon avis, ça doit se faire via des conférences ou des ateliers en collaboration avec les établissements scolaires», affirme Mme Tirdad.
Après avoir réussi à attirer les plus jeunes vers le monde de la science, la chercheuse croit qu’il faut redoubler d’efforts pour leur offrir un environnement de travail sain et équilibré. «J’ai décidé de travailler pour le gouvernement fédéral, parce que je sais que je n’aurai pas de difficultés en raison de mon environnement. C’est dommage, mais ce n’est pas toujours le cas dans le domaine privé, quand on est une femme», déplore-t-elle.
En attendant d’être rejointe par une nouvelle génération de passionnées des sciences géologiques, Shiva Tirdad travaille présentement sur un projet de recherche qui vise à améliorer la résolution des données collectées pour faciliter l’interprétation des géologues sur le terrain. «C’est un concept qui va grandement aider les équipes de terrain à travailler de manière plus efficace et je suis très fière de faire partie de l’équipe qui tentera de rendre cela possible dans les trois prochaines années», conclut la scientifique.
Pour en apprendre davantage sur la Journée internationale des femmes et des filles de science, consultez-le www.un.org/fr/observances/women-and-girls-in-science-day.