Nickel : «une attaque frontale aux citoyens de Limoilou»
Au lendemain de l’adoption d’un règlement visant à autoriser l’augmentation de cinq fois la limite quotidienne d’émissions de particules de nickel dans l’air ambiant par le gouvernement Legault, la mesure a fait réagir à l’Hôtel de Ville de Québec.
La cheffe de Transition Québec et conseillère municipale du district de Limoilou, Jackie Smith, était furieuse. Elle a qualifié l’annonce «d’attaque frontale envers les citoyens de Limoilou».
«Depuis plus que 10 ans, on milite contre le port parce que le port fait fit de la santé des résidents de Limoilou avec des dépassements réguliers des normes de nickel. Le projet Laurentia a promis de dépasser régulièrement les limites de nickel. C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas supporter. Le fait de voir que le gouvernement fait fi de toute cette mobilisation citoyenne, c’est déplorable. On voit aussi que les lobbyistes ont énormément d’effets malheureusement. Depuis des années Glencore [une entreprise qui transborde du nickel au port de Québec] s’infiltre à gauche et à droite, même dans des études sur la santé publique, pour remettre en question les preuves scientifiques des effets du nickel sur la santé. Après toutes ces années de séduction de la population de Limoilou, ils virent de bord et ils choisissent de nous empoisonner davantage. Ça me donne mal au cœur!», a-t-elle fustigé.
Villeneuve demandera une position au conseil municipal
De son côté, le chef de l’Équipe Marie-Josée Savard et conseiller du district de Maizerets-Lairet, Claude Villeneuve, demandera à l’ensemble des élus d’adopter une position officielle contre cette modification réglementaire. Un avis de proposition sera déposé lors de la prochaine séance du conseil municipal prévue lundi.
«Je peux vous dire que ça ne passe pas du tout auprès de la population. Dans le secteur autour du port, les citoyens riverains sont déjà très affectés par l’émission de plusieurs substances qui peuvent être nocives à un certain niveau de concentration. On va entendre qu’on change la norme pour s’adapter, que ce n’est pas un niveau qui est considéré comme dangereux par la science… Il faut comprendre que nous, en basse-ville, on les a tous les contaminants. C’est le nickel, c’est tout ce qui sort du port, c’est les émissions des voitures qui passent sur les autoroutes qui nous ceinturent. On baigne dans une soupe, et laissez-moi vous dire que les gens du coin commencent à trouver que ce n’est pas un petit bouillon clair. Elle est pas mal chunky!», a-t-il mentionné tout en prévenant le gouvernement qu’il trouverait les citoyens de Limoilou et de Maizeret sur son chemin s’il allait de l’avant une fois la période de consultation terminée.
Le maire en attente
Appelé à réagir face au projet de règlement proposé par Québec, le maire Bruno Marchand a avoué qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de se pencher sur le contenu de celui-ci. Il dit avoir demandé à la direction générale de lui soumettre un rapport sur l’état des lieux par rapport à cet enjeu. «On va en discuter rapidement et on va voir comment on se positionne pour la suite des choses», a assuré le premier magistrat de la ville.
Une manifestation prévue mercredi
Par ailleurs, un regroupement de citoyens et d’organismes organise une manifestation à ce sujet mercredi midi. Les citoyens désirant y participer sont attendus à la Place Limouloise. Jackie Smith sera présente. De son côté, Claude Villeneuve a affirmé qu’il souhaitait y participer, mais n’était pas en mesure de confirmer si son agenda lui permettrait lorsqu’il a été questionné à ce sujet.