Vigile pour François Duchesne: «un être exceptionnel, sensible et ouvert aux autres»
MÉMOIRE. Plus d’une centaine de personnes se sont réunies ce soir devant le Musée national des beaux-arts du Québec pour rendre un dernier hommage à François Duchesne. Apprécié de tous ces collègues, il avait visiblement la passion de la culture de tatouée sur le cœur.
«C’est un drame incompréhensible et inumain qui nous touche en plein cœur. J’ai eu le privilège de côtoyer François, un être exceptionnel, sensible et ouvert aux autres. Il avait toujours les bons mots pour nous réconforter. C’était un optimisme inébranlable.» Jean-Luc Murray, directeur général Musée national des beaux-arts du Québec, arrivait à peine à cacher ce chagrin immense qui frappe également tout le personnel du pavillon Pierre Lassonde.
«Appelez vos amis ou votre famille. Dites-leur que vous les aimez, oubliez les textes, appelez-les surtout dans des moments comme ça. On va survivre, François on t’aime, on pense à toi. Merci!»
-Claude Duchesne
Il a raconté que de François Duchesne aimait particulièrement les programmes qui touchent la santé. «On a décidé de donner son nom à notre programme de thérapie pour les jeunes adultes qui souffrent de problèmes de santé mentale. Il était tellement fier et profondément habité par le musée. À partir d’aujourd’hui, c’est le musée qui est profondément habité par lui.»
Ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy était visiblement ébranlée par la subite perte de ce passionné de la culture. «Les mots sont vraiment insuffisants. Je porte un masque et je vois sa maman qui porte le même que moi. Il m’a été donné la dernière journée où j’ai vu François. Nous étions réunis ici, cet été, lors de la visite du consul de France. Je nous souhaite collectivement de garder en tête l’image de cet homme heureux de faire ce qu’il aimait dans la culture.»
Une famille unie
Invité à prendre la parole, Michel Duchesne, le cousin du défunt, a rappelé qu’il venait lui aussi d’une tradition familiale où on ne parle pas d’émotions. «Nos pères étaient capitaines sur le fleuve Saint-Laurent. Des forces tranquilles, des silencieux affectueux et chaleureux.»
Il se souvient que son cousin avait toujours défendu haut et fort la culture. «Il savait que cela pouvait réconforter, souder des gens, apaiser des douleurs et la colère. J’espère que tu entends tout ce concert d’éloges, mais surtout, que tu écouteras bientôt la musique et le théâtre raisonner partout.
Son frère, Claude, a remercié la foule qui était venue se recueillir un moment face au musée. «C’est incroyable de vous voir tous ici. On pense aussi à la famille de Mme Clermont et à tous les blessés.» Rappelant quelques souvenirs vécus avec François, il raconta avoir eu le privilège de faire une visite privée du musée. «Nous étions une dizaine de personnes. Il était tellement heureux. Je n’avais pas mes lunettes et je devais m’approcher des tableaux. Les alarmes sonnaient tout le temps. Les agents de sécurité venaient nous voir et François nous les présentaient. Je lui ai demandé s’il pouvait avoir des problèmes. Il m’a répondu: non Claude, il n’y a pas de problème ce soir, mais peut-être demain matin.»