L’incident de dimanche relance le débat sur la place des calèches au centre-ville
ACCIDENT DE CALÈCHE. À la suite de l’accident de calèche qui a eu lieu dimanche après-midi dans le Vieux-Québec, la vétérinaire de la Ville assure que l’inspection sur le cheval en question avait bel et bien été effectuée juste avant l’accident.
Une calèche s’est renversée après qu’un cheval ait heurté un véhicule, dimanche. (Deposit photo)
Un cheval qui tirait une calèche a pris le mors aux dents au coin des rues Sainte-Anne et du Fort et dévalé la pente à toute vitesse, dimanche après-midi. La calèche a alors heurté un véhicule et s’est renversée. Le cocher était seul à bord de la calèche et n’a subi que des blessures mineures, confirme le Service de police de la Ville de Québec. La bête, quant à elle, s’est relevée rapidement après sa chute.
Audrey Hébert-Gingras, l’employée de Jocelyn Sévigny, le vétérinaire équin engagé par la ville pour suivre l’état de santé des chevaux de calèches, affirme que le cheval qui a pris le mors aux dents était en bonne santé. «J’avais fait ma visite d’inspection sur les chevaux dimanche de 12h30 à 13h30. J’ai quitté tout juste avant l’incident, tous les chevaux étaient en bonne condition».
Selon la version qu’elle a entendue, le cheval ne portait plus sa bride, il était donc impossible pour le cocher de le contrôler. Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi le cheval ne portait plus sa bride par exemple, un bris d’équipement. Autrement, «Les chevaux peuvent être assez rusés pour l’enlever en frottant leur tête sur leur patte», ajoute la vétérinaire.
L’administration municipale ne s’est pas prononcée sur le traitement des animaux.
Le mouvement anticalèche répond
«Donnons une voix à ces animaux qui n’en ont pas», peut-on lire sur la page Facebook Anti-Calèche Ville de Québec, qui a réagi à l’événement de dimanche.
L’une des trois administrateurs de la page, Isabelle, estime que cet événement est «encore une preuve qui démontre que l’utilisation qu’on fait des chevaux au centre-ville n’est pas appropriée». Selon elle, ce n’est pas un environnement qui est sain et sécuritaire pour eux.
En effet, il est bien connu de tous que les calèches et les chevaux circulent très près des véhicules et les chantiers de construction. «On trouve que ce n’est vraiment pas approprié pour les chevaux», considère Isabelle.
Elle ajoute qu’il est toujours très difficile pour le mouvement anticalèche d’obtenir des informations sur l’état de santé des chevaux: «la ville n’est pas transparente». Isabelle raconte que la Ville de Québec leur a refusé, à deux reprises, l’accès aux écuries des chevaux de la Ville, par le passé.
Relancer le débat
«Les gens qui sont pour les calèches vont dire qu’on les sauve de l’abattoir et leur assure une belle vie, une écurie et des repas. La réalité est que ces chevaux-là sont surexploités et les horaires de travail ne sont pas respectés» affirme la représentante du mouvement anticalèche.
Elle rappelle que les chevaux n’ont pas le droit de travailler plus de 8h, et s’il fait trop chaud, le cocher doit arrêter de faire travailler le cheval. Elle estime cependant que cette règlementation n’est pas respectée.