Caché au soleil, «Die-On» prévoit rentrer au pays
Que faire quand un suspect, bien au fait qu’il est sous mandat d’arrestation au Québec, se «cache» dans un autre pays? Dans un tel cas, ce sont littéralement les policiers et enquêteurs qui ont les mains liées. Tant qu’il n’est pas rentré, impossible de lui passer les menottes.
Photo – Deposit Photos
Le 21 octobre 2015, l’Escouade régionale mixte de Québec avait frappé fort en arrêtant 11 personnes pour leur implication dans un réseau de trafic de stupéfiants lié aux Hells Angels.
Dans la foulée, un mandat d’arrêt avait été émis contre Christian «Die-On» Dionne, un rappeur de Limoilou, qui fait face à des accusations de gangstérisme, complot et trafic de stupéfiants.
Près de trois ans plus tard, il n’est toujours pas rentré à la maison. Simon Coutu, du site web VICE, s’est récemment entretenu avec «Die-On», membre du collectif 187. Évidemment, il n’a pas voulu dévoiler où il se trouvait, disant seulement qu’il vivait dans un endroit où il fait chaud.
M. Dionne refuse l’étiquette en cavale: «Je suis parti en voyage avant de savoir que j’étais recherché. Je l’ai ensuite su par le biais de mon avocat et je ne suis simplement pas rentré à la maison. Je ne me suis jamais enfui», a-t-il déclaré à M. Coutu.
Du même souffle, il a admis qu’il «travaille présentement» pour rentrer à la maison à payer sa «dette envers la société». Ayant des antécédents pour plusieurs motifs (stupéfiants, vol, complot, agression armée, non-respect d’engagement), «Die-On» a déjà fait de la prison. Il a d’ailleurs affirmé que «ça ne lui fait pas peur».
Étonnamment, son compte Facebook est toujours ouvert et accessible au public. Des amis, partenaires de scène et même des fans partagent des clichés de temps en temps.
Le 14 mars dernier, le principal intéressé a lui-même publié une photo d’une favela, ce qui en a fait rigoler quelques-uns. D’autres lui ont conseillé de sortir du nouveau matériel musical.
Le lendemain, il apparaissait dans le vidéoclip des Bardy Boyz. Pendant quelques secondes, on voit Christian Dionne en appel FaceTime. «Ce n’était qu’un appel comme ça et ils ont filmé. Cela dit, ça ne me dérange pas, je trouve ça drôle», a-t-il confié à Simon Coutu.
Photo tirée de Facebook
Le travail se poursuit
Du côté de la Sûreté du Québec, le porte-parole Stéphane Tremblay confirme que le suspect est encore recherché pour les mêmes chefs d’accusation.
Étant donné que l’enquête est toujours en cours, M. Tremblay ne peut s’étendre davantage sur les récents détails de ce dossier, mais il a accepté de parler de ce type de dossier, où une personne sous mandat d’arrestation se trouve dans un autre pays au lieu de passer devant le juge.
«Une équipe d’enquêteurs travaille activement à localiser ces gens-là.»
Le Canada a signé des traités d’entraide judiciaire en matière criminelle avec bon nombre de pays des quatre coins du monde. Pour augmenter les chances de retrouver les fugitifs, la police contacte donc Interpol, une organisation internationale de police criminelle.
«Par contre, bien souvent, les suspects se réfugient dans un endroit où il n’y a pas d’entente entre ledit pays et le Canada», précise M. Tremblay.
Dans ce cas-ci, un moyen utilisé est d’alerter l’ambassade de ces états de la possible présence d’un individu recherché. Si jamais celui-ci contacte l’ambassade pour dénicher un passeport, une alerte rouge sera aussitôt transmise à Interpol.
De son côté, Christian Dionne ne croit pas qu’il est visé par un mandat international d’Interpol, sachant toutefois qu’il est recherché à travers le Canada. «Aussi, l’endroit où je me trouve est extrêmement corrompu. Donc, si je le voulais, j’aurais les moyens de me cacher. Mais ce n’est pas ce que je fais», a-t-il ajouté à VICE.
Maintenant, difficile de prédire quand il rentrera à la maison pour faire face à la justice et ultimement renouer avec ses proches et ses fans.
Photo tirée de Facebook