Le Passage Mural se dessine à l’îlot Fleurie

Il suffit de passer autour de l’Îlot Fleurie ces jours-ci pour constater qu’il y a de l’action sur les piliers de l’autoroute Dufferin-Montmorency. Près d’une quinzaine d’artistes muralistes d’ici et d’ailleurs y sont présentement au travail afin d’offrir un tout nouveau Passage Mural aux citoyens du quartier Saint-Roch. Celui-ci sera inauguré dès 17h le samedi 12 août.

Projet conjoint des organismes EXMURO arts publics, Street Art In Action et Québec Nova Murales, le Passage Mural est né du «désir de créer de la murale dans le cadre de la 10e édition de Passages Insolites», explique le codirecteur général et directeur artistique d’EXMURO, Vincent Roy. «On se questionnait sur ce que nous n’avions pas encore fait et qu’on pourrait faire. On cherchait aussi une façon de souligner les 10 ans puis on a pensé aux artistes de la murale», indique-t-il en précisant que les murales faites par EXMURO dans le passé à Québec n’avaient pas été produites dans le cadre de l’événement Passages Insolites.

Au même moment, Paula Casillas Sanchez, une doctorante à l’Université Laval et fondatrice de l’organisme Street Art In Action, a approché EXMURO pour organiser une collaboration. Les deux organismes ont donc travaillé de concert avec la Ville de Québec afin de trouver un espace à embellir. «Ça fait deux-trois ans qu’on travaille sur le projet et un moment donné, une ouverture s’est créée pour remplacer ce qu’il y avait ici pour dynamiser l’espace», raconte M. Roy, rencontré sur le site de Îlot Fleurie.

Des artistes d’ici et d’ailleurs

Si plusieurs artistes de Québec participent au projet comme le graffeur Patrick Forchild, la muraliste MC Grou, Pacha, Christophe St-Onge Aubut ou Cyrielle Tremblay, d’autres proviennent de l’extérieur des frontières canadiennes. On y retrouvera donc aussi des œuvres de Bebar (France/Espagne), Estefan (Belgique), Sam Laloux (Belgique), Leiga (Brésil), Medianeras (Argentine/Espagne) et Démosthène Stellas (Belgique). La Montréalaise Izabelle Duguay et le Torontois Young Jarus sont aussi du groupe.

Ce nombre important d’artistes provenant de différents horizons est un élément important du projet pour la fondatrice de Street Art In Action, Paula Casillas Sanchez. «L’idée de l’organisme, c’est de créer une communauté et de donner envie aux artistes de collaborer ensemble dans les projets que nous organisons. Dans tous nos projets, il y a toujours beaucoup d’artistes pour aller chercher cet esprit de mixité et de dualité», expose-t-elle.

Quant à la sélection des artistes, elle s’est faite en collaboration entre les trois organismes aux commandes du projet. Responsable de coordonner celui-ci, Mme Casillas Sanchez en a connu plusieurs lors d’entrevues qu’elle a réalisées dans le passé. Ses relations avec Bebar, Leiga et Medianeras notamment ont donc permis de convaincre ces artistes de venir réaliser leur art dans la capitale.

Le choix des emplacements a par la suite été fait de manière soigneuse et de manière conjointe avec les artistes. «C’est un puzzle! Il était important de savoir quelle était la technique de chaque artiste pour ne pas qu’il n’y ait de rivalité [entre les œuvres]. On a fait ça de manière à ce que ce soit un musée en plein air», laisse-t-elle entendre. Ainsi, les piliers situés les plus près du boulevard Charest ont été confiés à l’artiste locale MC Grou qui y réalise une œuvre engagée en soutient au mouvement iranien Femme, vie, liberté ainsi qu’à Bebar, un artiste qui a «une puissance d’attirer le monde vers son univers magique», soutient Mme Casillas Sanchez.