Grève au RTC : l’absence de service essentiel «insoutenable»
En refusant de légiférer pour assurer que le RTC puisse offrir un niveau de service minimal pendant la grève de ses chauffeurs, le ministre du Travail, Jean Boulet, «se met la tête dans le sable», estime la présidente de l’organisation, Maude Mercier Larouche.
La conseillère municipale a fait cette déclaration mardi matin au Manège militaire alors que le Festival d’été de Québec et l’administration municipale annonçaient une série de mesures d’atténuation pour permettre aux festivaliers de se rendre en haute-ville de Québec pendant l’événement.
«Je pense que c’est irraisonnable de sa part. Je pense que c’est surréel quand on voit la situation actuelle et qu’on voit des commerçants qui sont obligés de payer des taxis à leurs employés pour s’assurer d’offrir du service à leurs clients, qu’on entend le CIUSSS parler de rupture de service, qu’on entend toute la population qui est désemparée, des gens qui sont à la maison, des personnes plus vulnérables dont les préposés aux bénéficiaires ne peuvent pas se rendre prendre soin d’eux… Quand je regarde ça, je pense que le ministre se met la tête dans le sable et qu’il refuse de voir les choses en face. La situation est insoutenable», a laissé tomber Mme Mercier Larouche.
Quelques heures plus tard, à l’hôtel de ville, le maire Bruno Marchand s’est montré un peu plus enthousiaste après avoir écouté une entrevue du ministre sur les ondes de TVA Québec. Lors de cette entrevue, M. Boulet a indiqué que la loi spéciale n’était pas envisagée «à ce moment-ci». C’est dans ces quelques mots que le premier magistrat de la Ville de Québec a vu une lueur d’espoir. «Son propos était plus nuancé […] Ce qu’il a dit, c’est que ce n’est pas maintenant, mais que ça fait partie du coffre à outils du gouvernement. Donc, ce n’est pas impossible. Je pense qu’il ne peut pas fermer la porte et je pense que c’est ce qu’il a dû réaliser», a-t-il mentionné.
Une entente toujours possible
Selon le maire, une entente entre la partie patronale et les syndiqués du RTC est toujours possible. Les deux parties étaient d’ailleurs de retour à la table de négociation mardi. «C’est possible si les deux parties sont de bonne foi, mais ça ne peut pas être une seule des parties qui fasse un bout de chemin. Si la partie syndicale ne bouge pas, le RTC va aussi rester sur sa position», a-t-il déclaré en invitant à nouveau les syndiqués à revoir leurs attentes en matière salariale. «On ne peut pas vouloir le salaire des grandes villes en ayant des dépenses qui sont moins grandes parce qu’il y a une qualité de vie et un coût de vie qui sont meilleurs. Maintenant, il y a une demande qui a été faite. Le syndicat, c’est son travail de dire quel est son idéal et la partie patronale a dit notre idéal. Il reste à trouver une voie de passage entre les deux».
Néanmoins, M. Marchand croit que sans services essentiels, le RTC négocie actuellement «avec un gun sur la tempe». «Ça dit au RTC : “Voilà, il n’y aura pas de service et vous allez vivre avec les conséquences”. C’est quand même le syndicat qui a fait ce choix-là. Libre à lui de le faire ; il le fait dans les règles de l’art. Maintenant, nous, ce qu’on dit, c’est que ça prend des services essentiels», a-t-il expliqué.