Le budget 2023 de la Ville de Québec adopté
Malgré de vives critiques envers le budget et le plan décennal d’immobilisation (PDI), ainsi que la transparence du processus d’adoption de ces derniers, le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, a rapidement mis fin au suspense lors de la séance du conseil municipal portant sur l’adoption de ces documents. Sa formation a appuyé en bloc l’ensemble des propositions de l’administration.
Par conséquent, le budget ainsi que le PDI comprenant également le budget du tramway et du celui du RTC ont été adopté à la majorité jeudi après-midi. L’appui des élus de Québec d’abord semble s’être consolidé dans les heures précédentes la séance du conseil puisque des discussions entre le chef de cabinet du maire et celui de l’opposition ont eu lieu mercredi soir et jeudi matin. Ces discussions ont permis à l’opposition d’obtenir davantage d’informations sur des sommes prévues au PDI, tout comme une promesse de tenue d’un plénier sur le projet de tramway «lorsque ce sera possible» au cours de l’hiver.
«Cette semaine, on a exprimé des insatisfactions et de la frustration sur le processus et sur des informations manquantes qui étaient disponibles auparavant, mais ça a permis au dialogue de s’engager. On a commencé à recevoir de façon préliminaire certains documents qui manquaient», a exprimé M. Villeneuve suite à l’adoption du budget.
Alors qu’il reprochait la veille au maire «d’être en train d’échapper» le projet de tramway, le chef de l’opposition a promis qu’il serait dorénavant plus «critique et vigilant» concernant ce chantier. «On ne voulait pas bloquer le projet aujourd’hui, mais notre appui ne sera plus acquis dans l’avenir. [En début de mandat], on s’était dit qu’on ne ferait pas de politique avec le tramway», a-t-il poursuivi en reprochant à l’équipe du maire de s’être servie du tramway pour jouer un jeu politique dans les derniers jours. «Il y a une confiance à rebâtir avec l’administration», a aussi laissé entendre M. Villeneuve.
L’Équipe priorité Québec s’oppose en bloc
De leur côté, les deux élus de l’Équipe priorité Québec (feu Québec 21), Éric Ralph Mercier et Stevens Mélançon se sont opposés en bloc à l’ensemble des documents sur lesquels le conseil municipal avait été appelé à se prononcer jeudi. Les représentants des districts des Monts et de la Chute-Montmorency–Seigneurial ont ainsi reproché à l’administration d’avoir proposé «le budget qui coûtera le plus cher aux citoyens depuis les fusions municipales» et «ont refusé de faire un chèque en blanc» pour le projet de tramway. Par la voix du chef intérimaire Patrick Paquet, ils ont également critiqué l’opposition officielle de s’être contentée «d’avoir reçu de l’espoir».
Au moment de voter sur la portion du PDI portant sur le tramway et le RTC, les indépendants Bianca Dussault et Jean-François Gosselin ont posé le même geste que leurs anciens collègues. Autrement, ils se sont rangé derrière l’administration Marchand. En mêlée de presse, M. Gosselin a admis plus tard que «seul le projet de tramway représentait un fossé» pour eux par rapport à l’équipe de Québec forte et fière.
Smith absente pour des raisons médicales
Contrainte d’être à l’écart en raison de «complications liées à sa grossesse», la conseillère du district de Limoilou et cheffe de Transition Québec, Jackie Smith a commenté l’adoption par communiqué. Elle aurait souhaité pouvoir enregistrer ses votes à distance ou par anticipation. «Une telle mesure, bien encadrée, permettrait la participation des élus en cas de maladie ou de raisons familiales. Ainsi, la représentation des citoyens ne serait pas affectée pour des situations personnelles hors du contrôle de l’élu», a-t-elle mentionné. Sa demande n’aurait toutefois pas été transmise à l’administration préalablement au conseil de jeudi après-midi. Par ailleurs, selon l’administration et les indépendants Jean-François Gosselin et Bianca Dussault, l’application d’une telle mesure relèverait cependant du gouvernement provincial puisqu’une modification à la loi sur les cités et villes serait nécessaire. Ces informations ont été confirmées à Métro par le ministère des Affaires Municipales. «Un élu qui ne participe pas à la séance du conseil municipal en présentiel doit être considéré comme absent et ne peut participer au vote», indique le relationniste Sébastien Gariépy. Quant à savoir si cela pourrait être appelé à changer, le ministère dit «analyser les enjeux potentiels et identifier les options possibles, en collaboration avec ses partenaires du milieu municipal».