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Immersion étudiante au cœur de la nature nordique

L’initiative Sentinelle Nord favorise le partage de connaissances et l’ouverture aux savoirs traditionnels des peuples autochtones. Photo: gracieuseté - UL

Découvrir la diversité de la flore subarctique

ÉDUCATION. Après la théorie, rien ne vaut une expérience pratique sur le terrain pour confirmer et peaufiner ses connaissances. Telle était la motivation derrière la réalisation d’un voyage universitaire dans le cadre d’une école d’été au Nunavik. Cette activité de formation visait à mettre en valeur la diversité chimique et biologique de la flore subarctique. Le tout en faisant une large place aux savoirs traditionnels et en proposant une réflexion sur la gestion durable et responsable des ressources en milieu nordique.

Cette délégation regroupait des étudiants des cycles supérieurs de huit universités, des chercheurs canadiens et européens, ainsi que des spécialistes locaux. L’expédition effectuée en juillet dernier s’est déroulée à l’initiative du programme Sentinelle Nord de l’Université Laval. Son but premier consistait à faire le point sur les avancées en science des produits naturels. Du même coup, elle offrait aux jeunes chercheurs une occasion unique d’interagir avec des scientifiques de haut niveau et des experts locaux dans le cadre d’un programme de formation interdisciplinaire de pointe.

Se déroulant à la station de recherche du Centre d’études nordiques (CEN) de Whapmagoostui-Kuujjuarapik, sur la rive est de la baie d’Hudson, l’école proposait aux participants une expérience intégrative dans un large éventail de disciplines. Celles-ci allaient de la chimie à la biologie, en passant par l’écologie végétale, la phytochimie, la pharmacognosie et l’économie écologique. Cette formation intégrait également plusieurs activités avec les communautés autochtones, afin d’offrir un forum d’échange visant à croiser les savoirs traditionnels et les nouvelles avancées technologiques.

L’expédition scientifique a notamment permis de constater la diversité et le potentiel des plantes en milieu nordique. Photo gracieuseté – UL

Écosystèmes peu connus

Créée sous la direction du professeur, chimiste et chercheur Normand Voyer, la délégation s’est attardée aux progrès scientifiques des produits naturels à plusieurs niveaux. Ces derniers partaient des molécules jusqu’aux impacts socioéconomiques de ces ressources. L’approche tenait compte de leur transformation en fonction des saisons, mais aussi des impacts des changements climatiques.

«En croisant les savoirs traditionnels avec les avancées scientifiques récentes, nous arrivons à mieux valoriser la chimiodiversité unique de l’environnement subarctique. Cela s’effectue en partenariat, tout en déterminant les meilleures pratiques de recherche avec les communautés autochtones», précise M. Voyer, professeur titulaire au département de chimie de l’Université Laval.

Le principal intéressé faisait partie d’une équipe de mentors qui ont accompagné les 16 étudiants à la station de recherche du CEN. Son emplacement sur la côte de la baie d’Hudson s’avère des plus propices aux échanges avec les peuples inuits et cris. En plus de favoriser le croisement entre les expertises locales et les nouvelles technologies. Car, on ne fait plus de recherche sans contacts directs et, surtout, sans partage d’expertise avec les occupants du territoire visité.

Futurs spécialistes du Nord

Pour le professeur Voyer, «parmi les objectifs de cette initiative se trouve le désir de former la prochaine génération de scientifiques spécialistes de la nordicité. Ces chercheurs de demain seront appelés à relever le défi de résoudre les problèmes complexes d’un Nord en mutation en misant sur la force de la collaboration interdisciplinaire». Le but ultime n’étant pas de faire des découvertes, mais de démontrer la richesse et la diversité des plantes en milieu nordique.

Cela ne peut se concrétiser sans établir des liens de confiance et une saine collaboration avec les acteurs du milieu. Les participants sont aussi appelés à prendre conscience et intégrer les savoirs traditionnels des premiers peuples. «À terme, conclut Normand Voyer, il s’agit d’une expérience mémorable pour les étudiants. Cela se vérifie sur plusieurs plans, soit scientifique, culturel et social, en plus d’approfondir la connaissance du territoire.»

À propos de Sentinelle Nord

L’École sur la nordicité encourage la convergence d’expertises, la recherche transformatrice, le développement technologique et la formation d’une nouvelle génération de chercheurs interdisciplinaires experts du Nord.

La connaissance du Nord nécessite des échanges avec les communautés locales qui pourront orienter des prélèvements ciblés. Photo gracieuseté – UL

Métro Média

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