Une salle circulaire pour L’Hommage à Rosa Luxemburg de Riopelle
L’Hommage à Rosa Luxemburg de Jean Paul Riopelle aura sa propre salle dans le futur Espace Riopelle qui verra le jour au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) à l’automne 2025. De forme circulaire, la salle s’ouvrira sur les Plaines d’Abraham en guise de rappel de l’inspiration que le peintre allait chercher dans la nature.
La Ville de Québec a d’ailleurs annoncé un investissement de 2,5 millions de dollars afin de permettre la réalisation de ce nouvel écrin créé sur mesure.
«La Ville ne pouvait pas être en attente et se dire que ça se construisait sans qu’on n’y participe. Nous avons la chance d’avoir un artiste comme Jean Paul Riopelle qui est reconnu internationalement. Il fallait être là!», a soutenu le maire Bruno Marchand.
Selon celui-ci, la subvention accordée par la ville ne représente que 6 % du budget accordé à la construction du bâtiment qui abritera l’Espace Riopelle.
«Ça aurait pu être au Musée des beaux-arts de Montréal, et grâce à des humains qui en ont convaincu d’autres qu’il y avait quelque chose d’extraordinaire ici pour mettre en valeur les œuvres de Riopelle, c’est ici. Les gens vont venir de partout dans le monde pour voir les œuvres de Riopelle, comme on va à Paris voir le Louvre, comme on va au Prado à Madrid. Les gens vont venir à Québec pour voir ça. Ce sera le seul endroit dans le monde où on va pouvoir voir ça. C’est notre culture, mais c’est aussi touristique et économique!», s’est réjoui M. Marchand.
Un des chefs-d’œuvre de la collection
La mise en valeur de L’Hommage à Rosa Luxemburg représente beaucoup pour Jean-Luc Murray, directeur général du MNBAQ. «C’est un des chefs-d’œuvre de notre collection!», a-t-il expliqué.
«C’est une œuvre majeure de Riopelle. C’est son œuvre la plus impressionnante en termes de format. Elle mesure 181 pieds. On dit que c’est une œuvre testament. Il l’a fait à la fin de sa vie. Elle reprend tout son vocabulaire et est liée à une histoire d’amour avec la peintre Joan Mitchell. Elle est aussi mystérieuse parce qu’il la lie à une communiste allemande qui était contre la Première Guerre mondiale qui a fait des lettres codées. L’œuvre a encore des secrets à nous révéler. Ça nous a semblé évident dès le début de lui faire une place», continue le directeur général.
Quant au format de la salle, celui-ci a notamment été inspiré par la présentation de l’œuvre Les Nymphéas de Claude Monet à Paris ou encore de la chapelle Rothko. «C’est un peu la même approche. On voulait donner aux gens une certaine intimité avec l’œuvre. Puis, il y a également le défi du format qui nous force à presque installer ça dans une salle circulaire pour avoir une vue d’ensemble», expose M. Murray.