Comprendre la pénurie de logements au pays pour y remédier
CONSTRUCTION. Au cours des 20 dernières années, la croissance de l’offre de logements n’a pas suivi le rythme de la demande au Canada. Ce phénomène a été plus aigu dans certains des grands centres urbains du pays, ce qui a effrité l’abordabilité. Si bien que durant la prochaine décennie, le parc immobilier aura besoin de plus de 22 millions de nouveaux appartements pour corriger la situation.
Tel est la conclusion d’un récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) intitulé Pénurie de logements au Canada – Estimation des besoins pour résoudre la crise de l’abordabilité du logement au Canada d’ici 2030. Premier pas en ce sens, il permet d’évaluer le nombre de logements supplémentaires qui devront être créés afin de rétablir un certain équilibre. Ces ajouts contribueront à rendre l’ensemble du parc locatif plus abordable.
Cet exercice examine le problème causé par l’insuffisance de l’offre de logements, sans toutefois analyser tous les enjeux complexes qui ont une incidence sur l’abordabilité. De plus, l’accent est mis sur les quatre plus grandes provinces (Ontario, Québec, Colombie‑Britannique et Alberta), bien que des résultats sont fournis pour les 10 provinces.
Faits saillants
- La SCHL prévoit que si le taux actuel de construction se maintient, le parc de logements augmentera pour atteindre près de 19 millions d’unités d’ici 2030. Or, pour rétablir l’abordabilité, on estime que le Canada aura besoin de 3,5 millions de logements supplémentaires.
- Les deux tiers des 3,5 millions de logements manquants se trouvent en Ontario et en Colombie-Britannique, où les marchés de l’habitation sont les moins abordables.
- Des logements supplémentaires seront également requis au Québec. Autrefois considérée comme abordable, cette province a vu son abordabilité fortement s’effriter au cours des dernières années.
- D’autres provinces demeurent largement abordables pour un ménage ayant un revenu disponible moyen. Cependant, il est toujours difficile pour les ménages à faible revenu d’avoir accès à un logement abordable partout au pays.
«La compréhension de l’ampleur du défi est plus importante que le nombre exact de logements requis. Nous devons repenser l’approche du Canada concernant l’offre de logements. Il faut une transformation radicale du secteur du logement, y compris des politiques et processus du gouvernement. Ainsi qu’une approche concertée pour augmenter l’offre de logements afin de répondre à la demande.» – Aled ab Iorwerth, économiste en chef adjoint, SCHL
(Source: SCHL)