L’organisation vise un marché annuel, pas les producteurs
COOPÉRATIVE. La coopérative du marché public de Sainte-Foy aimerait que, d’ici une dizaine d’années, le marché public devienne un marché annuel, ou presque. Pourtant, même si c’est le souhait de la population, ce n’est pas celui des producteurs.
La coordonnatrice de la coopérative du marché public de Sainte-Foy, Isabelle Brodeur estime que la population est ouverte à un marché opéré plus longtemps: «On a déjà commencé à consulter la population et la tendance générale est que les gens seraient intéressés à venir un peu avant, et jusqu’à Noël».
Le but serait d’ouvrir le marché en mars, et de fermer aux fêtes, ne laissant qu’environ trois mois de repos aux producteurs. Cette année, le marché ouvrait ses portes du 7 mai au 6 novembre. Elle affirme que la ville est également plus ouverte qu’il y a quelques années à ce que le marché public ait des installations permanentes ou semi-permanentes, et ce d’ici cinq à dix ans.
Même si cette vision représente l’opinion de la population, elle ne représente pas celle des producteurs: «C’est un marché saisonnier, on vise plus les produits frais. Ouvrir à longueur d’année, ce serait se tirer dans le pied», estime le président, Pierre Samson, également producteur de pommes à l’Île d’Orléans depuis 40 ans.
Il soutient que les producteurs recherchent le chemin le plus court entre la ferme et le marché. Autrement, les producteurs devraient vendre des produits transformés, et tel n’est pas leur souhait. Il croit même qu’environ 95% des producteurs adhèrent à son opinion: «Le reste de l’année, on a autre chose à faire, des travaux à la ferme, des plantations d’arbres».
Selon lui, le marché du Vieux-Port joue bien son rôle de marché annuel, mais ce n’est pas le désir des producteurs du marché public de Sainte-Foy d’en faire de même.
Délégation belge
Le marché public de Sainte-Foy a accueilli dimanche une délégation de 13 Belges provenant d’une coopérative financière en Belgique et d’autres milieux. Ils étaient au Québec dans le cadre du sommet international des coopératives, qui a lieu du 11 au 13 octobre. Le marché public a donc eu l’occasion de leur présenter son histoire, son fonctionnement et ses projets en tant que coopérative agroalimentaire québécoise.
Hannes, un membre de la délégation belge s’est réjoui de la présentation offerte par le marché public: «On a la chance de poser toutes nos questions, c’est nécessaire des rencontres comme celles-là, parce qu’on ne peut pas poser toutes nos questions sur un site internet». Ils ont également eu droit à des dégustations de produits québécois.
Pour cette quarantième année, le marché a bonifié son offre de produits, en offrant, notamment, du saumon fumé frais, de Rimouski, explique Isabelle Brodeur.
Le marché est revenu, cette année, à son emplacement initial, soit juste de l’autre côté de la rue. Le marché public de Ste-Foy est une coopérative depuis 2013 seulement, auparavant, il était opéré par la Ville. Cette transformation a entraîné un climat d’échange entre les producteurs, ce qui n’était pas le cas auparavant, alors qu’on parlait davantage de compétition, que de partenariat.