Manifestation contre le bannissement de races de chiens à Québec
MANIFESTATION. Environ 300 personnes flanquées de leurs chiens ont marché jusqu’au parlement de Québec pour manifester leur opposition au bannissement des races de chien, ce samedi. La procession a quitté le chemin Sainte-Foy à 9h, faisant écho à d’autres manifestations qui se déroulent ailleurs dans le monde ce 16 juillet.
Plusieurs propriétaires de chiens de race Pitbull, mais aussi des chiens de plus petits gabarits, étaient présents. Pour Charlotte Côté, propriétaire d’un croisé Labrador-Pitbull, «ce qui fait un bon chien, c’est le maître. La personne au bout de la laisse a vraiment le contrôle et je pense que c’est ça qu’on vient tous un peu manifester». La race de son chien lui attire des regards insistants et elle dit sentir un certain malaise en public: «Hier je suis allée aux chutes Montmorency et je me suis fait dévisager toute la journée. Les gens tiennent leurs enfants, les gens changent de rue quand je passe sur le trottoir. C’est sûr que c’est dérangeant».
L’éducatrice canine Danielle Gauthier-De Varennes, membre de l’organisation de la marche, est catégorique: il est faux selon elle de croire que certaines races sont plus dangereuses que d’autres. «Ce qu’on va voir, c’est qu’il y a des chiens qui sont entraînés pour la protection ou pour le combat de chien justement, mais on ne peut pas dire qu’il y a une race de chien plus agressive qu’une autre en général.»
Un chien dangereux est «un chien qui montre des signes d’agressivité importants ou qui a déjà mordu», tranche celle qui milite pour la prévention des morsures par un meilleur encadrement des propriétaires de chiens. «On veut que les gens qui ont des chiens soient responsables, soient éduqués, comprennent le langage canin et on veut que le gouvernement légifère là-dessus.»
Pour la participante à la marche Dominique Andrieux, bannir une ou plusieurs races n’est pas la solution. La propriétaire d’un chien mélangé de gros gabarit croit en la création de «lois intelligentes pour que les gens aient des permis avant d’adopter, qu’on élimine les usines à chiots, qu’on oblige les gens à stériliser les animaux».
Volte-face à Québec
L’organisation de la marche a tenu à maintenir le cap sur sa manifestation malgré que le maire de Québec Régis Labeaume ait abandonné l’idée de bannir les Pitbulls, au début du mois de juillet. La balle est dans le camp du gouvernement, croient maintenant les organisatrices, qui saluent au passage la décision «sage» de M. Labeaume. «On veut que les élus soient réfléchis et non pas émotifs dans ce débat-là.»
À Québec, le maire a signifié son intention de se pencher à nouveau sur la question des chiens dangereux à compter de l’automne, mentionnant vouloir attendre de voir ce que la loi provinciale dirait, afin de voir quels seraient les pouvoirs municipaux.
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Québec Hebdo