Un repas qui fait chaud au cœur
PAUVRETÉ. – À quelques jours de la fête de Noël, la microbrasserie Archibald Duplessis, en collaboration avec la Maison de Lauberivière, a tenu la deuxième édition de l’Archidon.
En effet, 250 personnes référées par l’un des 35 organismes du Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec ont eu la chance de déguster un repas festif concocté par le restaurant, chose qu’elles ne sont normalement pas en mesure de s’offrir. Le RTC a, quant à lui, accepté d’assurer le transport des participants.
« Il est certain que l’évènement ne règle pas immédiatement des problèmes, mais cela crée des liens de confiance entre les intervenants et les usagers. Ainsi, les usagers sont plus enclins à faire confiance aux intervenants, ce qui les amène à avancer plus rapidement et plus efficacement », explique Éric Boulay, directeur général de la Maison de Lauberivière.
Les usagers quant à eux voient l’évènement comme un moyen très efficace de se changer les idées. L’animation, assurée par le groupe Arpège et le quatuor vocal des Violons du Roy a été apprécié. « On ne peut que trouver ça agréable, on mange bien, on rencontre des vedettes et en plus il y a un beau spectacle de Noël. C’est un moyen d’échapper pendant un instant à tous nos problèmes », confie une usagère de la Maison.
Une autre dit fébrilement à François Nolin, copropriétaire de l’Archibald: «Je ne sais pas comment expliquer le bonheur que l’évènement me procure chaque année. Les gens sont tellement gentils, cela fait chaud au cœur. En ce moment, j’ai les larmes aux yeux. C’est beau de voir qu’il y a des gens encore bons comme ça.»
Elle affirme également que la période des fêtes est l’une des plus difficiles à vivre émotionnellement pour une personne démunie. Elle explique cela par le fait que dans plusieurs cas la pauvreté désunie des familles et comme Noël est traditionnellement un rassemblement familial, il est difficile pour ces personnes qui vivent dans la solitude.
« Ça fait longtemps que je n’ai pas vu ma fille et en plus je viens d’apprendre que je ne la verrai pas pour Noël. C’est difficile et heureusement qu’il y a des évènements comme ça pour nous remonter le moral », continue-t-elle.
Une expérience enrichissante
Gens des médias, personnalités publiques et politiques étaient réunis pour servir les 250 repas. Tous furent unanimes, cela consistait en une expérience gratifiante.
« C’est magique, on donne deux heures de notre temps et on sème le bonheur partout autour de nous. Ils sont tellement reconnaissants et souriants. Cela nous fait réaliser qu’on est chanceux d’avoir ce que l’on a et que n’importe quand les rôles pourraient tourner », soutient la maire de la Ville de Québec, Régis Labeaume.
Comme M. Labeaume le mentionnait, cela peut arriver à n’importe qui et à n’importe quel moment. Guylaine, résidante de Beauport et depuis peu usagère de la Maison de Lauberivière en témoigne. Elle était anciennement bénévole pour l’organisme et vient un jour où un incendie lui enlève tous ses biens. Il ne lui reste qu’une solution, demander de l’aide à son tour.
« C’est important de donner de son temps pour des causes comme ça. Quand tu passes d’un camp à l’autre comme moi, tu apprécies encore plus les gestes posés pour t’aider. C’est rassurant de voir qu’il y a toujours des gens aussi gentils que ça », confie-t-elle.
Des ressources insuffisantes
M. Boulay confie que l’année 2015 consistera en un défi de taille puisque bien que la demande de service est grandissante, le gouvernement prévoit couper les subventions, qui tiennent l’organisme en vie.
« Le gouvernement annonce un changement dans l’orientation de son budget. C’est maintenant le logement d’abord. Je ne trouve pas ça mauvais comme idée, mais c’est inquiétant pour la Maison Lauberivière qui s’occupe plutôt de l’encadrement et du soutien de la personne en besoin. On prévoit que huit intervenants seront coupés d’ici peu et cela entraînerait presque assurément la fermeture du centre de jour de la maison », s’inquiète-t-il.
Pour aider la Maison de Lauberivière à continuer sa mission, la microbrasserie a tenu une activité de financement durant le mois de novembre. Durant ce mois, pour chaque burger vendu, l’Archibald remettait 1$. En tout, un chèque de 5 000$ a été remis à l’organisme.