Québékoisie, ça ne change pas le monde, sauf que…
DOCUMENTAIRE. Plus de deux ans après sa sortie, Québékoisie continue de faire tourner les têtes et, peut-être plus important encore, à faire jaser.
Mélanie Carrier et Olivier Higgins reviennent de Norvège où, à l’invitation du comité organisateur, ils ont présenté Québékoisie au Tromso International Film Festival. Une occasion d’échanger sur le long-métrage, avec des cinéastes de partout sur la planète, dans une ville nordique de l’autre bout du monde qui, pour autant, ne partage pas moins une même expérience en matière de relations entre Autochtones et non-Autochtones. Les pensionnats, l’interdiction de parler leur langue, les Samis de la Norvège n’y ont pas échappé.
D’envergure, cette projection n’est pas à moins à l’image de toutes celles qui précèdent; dans plus d’une centaine de villes depuis 2013, Québékoisie aura contribué à éveiller les consciences et à délier les langues sur une réalité méconnue sinon tue. De quoi réjouir les deux réalisateurs, qui perçoivent leur travail comme un véhicule pour amener les questions sur la place publique.
Or, que l’œuvre ait connu – et continue de connaître – une vaste diffusion en salle, qu’elle ait voyagé de part et d’autre de l’Atlantique, qu’elle ait été couronnée de prix notoires, ce n’est pas ce qui a le plus de valeur aux yeux de Mélanie Carrier. «Le plus trippant, c’est que le film est maintenant dans toutes les universités du Québec», se félicite celle qui, dès la sortie de Québékoisie, ciblait l’école comme une piste de solution pour sortir de l’ignorance.
À l’étude dans certains établissements scolaires, le documentaire et ses enjeux n’ont toutefois pas encore trouvé leur chemin jusqu’aux cours d’histoire du secondaire. Pour la cinéaste, une révision de la façon dont l’autochtonie est enseignée favoriserait cette ouverture entre Premières Nations et Québécois qu’elle appelle de ses vœux.
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Québec Hebdo