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Jean-Marie Laliberté à quelques semaines du fil d’arrivée

Le rideau tombera bientôt sur la carrière politique de Jean-Marie Laliberté. Lorsqu’il quittera ses fonctions le 10 novembre prochain, après l’assermentation des nouveaux élus, il tournera la page sur 25 ans de service comme conseiller municipal à Charlesbourg. Quel héritage le doyen de l’Équipe Labeaume laisse-t-il à l’arrondissement?

Élu six fois «toujours avec de très fortes majorités» et membre de plusieurs comités à la Ville, le conseiller sortant du district des Monts s’est fait d’abord et avant tout un devoir d’être à l’écoute des Charlesbourgeois, croit-il. «Être proche du citoyen, c’est mon leitmotiv. Ce n’est jamais arrivé que je ne donne pas de réponse, de suivi à un citoyen.»

L’un d’eux témoigne d’ailleurs en ce sens. Raymond Bornais, un ancien collègue de M. Laliberté à la fonction publique avec qui il est resté en contact, se rappelle des premiers mandats: «Il avait trouvé le truc pour garder le contact avec les citoyens du quartier: il appelait les gens le jour de leur fête.» Avec les redécoupages électoraux successifs qui ont repoussé les limites du district des Monts, il a dû abandonner cette pratique qui «devenait un prétexte pour communiquer, poursuit M. Bornais. Les gens en profitaient alors parfois pour lui faire part d’une préoccupation.»

Legs

Parmi ces préoccupations qu’a reprises à son compte Jean-Marie Laliberté, il cite le problème d’eau et d’infiltration dans les sous-sols que les résidents du secteur du parc Lyonnais ont connu avant les fusions municipales. Porté à l’attention de la Ville de Charlesbourg par le conseiller, le cas s’est réglé par l’installation d’un bassin de rétention.

Les Charlesbourgeois lui doivent également le maintien de la parade du Carnaval dans les rues de l’arrondissement, pour lequel il est «parti en croisade». L’affaire remonte à 2007-2008, alors que les organisateurs avaient rayé Charlesbourg du trajet de Bonhomme. Quelques semaines plus tard, ils revenaient sur leur décision en raison de la pression exercée par l’ancien président d’arrondissement, qui en avait rallié d’autres à la cause.

Il mentionne enfin le parc du Bon-Pasteur, dont le rachat par la Ville de Québec lors de la fermeture de la Fabrique a conduit à son agrandissement.

Projets controversés

Cela dit, le conseiller n’a pas fait l’unanimité au fil de ses mandats sous Ralph Mercier, Jean-Paul L’Allier et Régis Labeaume, entre autres, sans compter un bref épisode comme indépendant. Seulement depuis janvier, ils ont été quelques dizaines aux conseils d’arrondissement à lui témoigner leur mécontentement et leur méfiance sur certains dossiers controversés, dont les projets domiciliaires Nodélo et du secteur de Léo-T-Julien.

Ces récents épisodes restent d’ailleurs encore sur le cœur du conseiller sortant. «Ce que je regrette, c’est qu’il y a un petit groupe de citoyens qui bloquent des projets très intéressants et très avantageux pour la Ville, sous des prétextes qui n’en sont pas, des prétextes qui frôlent l’égoïsme, des prétextes de « pas dans ma cour ».»

Bien soupesé, son choix de se retirer de la vie politique est néanmoins survenu avant ces événements du printemps. En février, à 68 ans, il remettait sa lettre de démission au maire. «La décision a été difficile à prendre, reconnaît-il, parce que j’ai aimé ça, la politique municipale, j’y ai consacré des milliers d’heures.» Mais la santé, la famille et «des projets pour 300 ans» ont pesé plus lourd au final dans la balance.

Aussi, le 10 novembre prochain, il laissera ses fonctions de président du conseil municipal pour embrasser celles, dit-il, de grand-papa à temps plein de Laurence et Justine.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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