Un joyau du patrimoine à découvrir

Au premier étage de la Villa Ringfield sont rassemblés des dizaines d’individus, riant, bavardant et laissant échapper quelques blagues au passage. Le scénario est étonnamment différent au second plancher – grinçant et craquant à souhait! – de l’ancestrale villa.

Le rez-de-chaussée de l’édifice a eu droit à une réelle cure de rajeunissement en 2004, ce qui n’est pas le cas pour les étages supérieurs. Les murs défraîchis sont recouverts d’une multitude de couches de papier peint, faisant état des frasques du temps. Certaines fenêtres, fatiguées, tendent à pencher légèrement sur le côté. Les planchers, pour leur part, sont inégaux et le son des chaussures sur les planches de bois centenaires rappellent vertement les films de maisons hantées. Mais derrière ses allures d’édifice abandonné, l’endroit réussit à engouffrer ses visiteurs dans une histoire fascinante, celle de ses occupants et de la population limouloise.

Une histoire qui passionne et inspire Jean Drolet et Dany Boisvert du Centre communautaire Jean-Guy Drolet, propriétaire des lieux depuis 2002. Ils ont d’ailleurs décidé de redonner ses lettres de noblesse à l’édifice. «La première phase de la restauration de la Villa Ringfield consistait tout d’abord à consolider le bâtiment et à le rendre conforme afin de recevoir des gens, explique Jean Drolet, directeur général du centre communautaire. Lors d’une phase deux extrêmement souhaitée, nous voulons restaurer la façade du bâtiment. Avec son allure moderne, il est difficile de s’imaginer que la villa a été bâtie en 1840. Nous voulons également rendre l’accès plus sécuritaire au deuxième étage.»

De nombreux projets trottent dans la tête des responsables. Lorsque sera complétée la restauration entière du bâtiment, des locaux supplémentaires pourront être mis à la disposition de la population. «Nous tenons à faire découvrir la villa. Il s’agit d’un véritable lieu de mémoire! C’est aussi la quatrième plus vieille villa de Québec», de souligner M. Drolet.

Miraculeusement conversée

Maintes fois, la villa a failli y laisser sa peau, ou plutôt ses murs. Développement résidentiel, désintéressement, oubli… une pléiade de facteurs et d’événements ont contribué à sa possible disparation. Malgré tout, elle se dresse toujours aussi fièrement sur la rue de La Sarre, entourée d’ormes presque aussi vieux qu’elle.
«La villa a été construite par un Irlandais, George Holmes Parke, relate Dany Boisvert, adjoint à la direction au Centre communautaire Jean-Guy Drolet. Il a fait la rencontre de Charles Smith, propriétaire de la Villa Smithville, aujourd’hui démolie. Ce dernier lui a cédé une partie de son terrain, soit 53 arpents.» Quelque temps plus tard, Parke épouse la fille de Smith, Annie Elizabeth Smith. Parke est propriétaire durant de longues années d’un chantier naval, situé non loin de sa villa. Il habitera les murs de son impressionnante demeure toute sa vie durant.
Les héritiers de Parke se sont départis de la villa en 1909. Elle est depuis passée entre les mains d’une liste étonnamment longue de propriétaires. Les Sœurs de Saint-François-d’Assise ont occupé les locaux quelques années durant, dans les années 40, y aménageant salles de classe et chapelle provisoire. Plus récemment, c’est l’entreprise d’emballage L. P. Aubut qui y a élu domicile, et ce, jusqu’en 2002, date d’acquisition du bâtiment par le centre communautaire. Pour l’instant, des ateliers et conférences y sont présentés. Mais le projet est loin d’être terminé. La possible restauration du second étage redonnerait ses lustres d’antan à la demeure encore méconnue.

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