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L’homme le plus fort d’Amérique du Nord

Premier en Amérique du Nord et s’imposant avantageusement dans le top 10 au monde, Jean-François Caron est en voie d’ajouter son nom à l’histoire, celle qu’ont écrite les muscles de Jos Montferrand, Louis Cyr, Hugo Girard… Autant d’hommes forts qui ont fasciné leur époque par leurs prouesses herculéennes.

À 22 ans, Jean-François Caron pesait 230 livres – rien de particulièrement extravagant pour quelqu’un qui a grandi sur une ferme du village Les Hauteurs (Rimouski), à barouetter des bottes de foin. Mais, lorsqu’il mesure pour la première fois ses forces à cet âge-là, il lève une charge de 600 lbs.

Un poids que certains hommes forts qui s’entraînaient déjà ne pouvaient pas même soulever, ce qui ne fut pas pour lui déplaire: «J’ai tout le temps aimé ça, lever des affaires pesantes, mais j’ai surtout aimé ça voir que je dépassais ces hommes», explique-t-il pour justifier ses premiers pas dans cet univers des athlètes de force, où il évolue maintenant depuis neuf ans. Aujourd’hui, il troque le travail de ferme par deux entraînements quotidiens, alternant entre les épreuves d’hommes forts au Hardgym Performance à Sainte-Foy et les poids de son gymnase à Charlesbourg, où il gère aussi la relève.

Qu’est-ce que tu manges pour être fort de même?

«À la base, j’étais un homme plus fort que la moyenne», reconnaît néanmoins le Lorettevillois d’adoption, lui, le petit-fils d’un «solide bonhomme» du côté de sa mère. Une bonne génétique, donc, résistante aux blessures, mais aussi des qualités athlétiques, de l’agilité et une endurance cardiovasculaire hors du commun: ce sont là les principaux atouts de tout homme fort qui tire des camions, vire des pneus de bigfoot, traîne des barils remplis d’eau…

Encore que, ce qui pourra faire toute la différence dans ce sport extrême, c’est la détermination. «Je pense qu’il n’y a personne qui s’est entraîné autant que moi», dira celui qui, à 6’2 » et 320 livres, compense ainsi le fait qu’il est le plus petit des hommes forts du top 10 mondial. Mais, au final, le combat est avant tout contre soi-même, contre cette douleur dont il faut faire fi pour se dépasser, pour lever encore un peu plus lourd, un peu plus loin, un peu plus longtemps… Les hommes forts d’élite ont la volonté musclée. Pour cela, nul besoin de dopage, tient à préciser l’athlète de 31 ans, préjugé tenace selon lui.

Une fascination qui ne rapporte pas

En faire d’abord une affaire personnelle: Jean-François Caron y est du reste presque obligé puisque, en dépit de ses titres prestigieux et de la fascination populaire, il n’a pas gagné la notoriété dont jouissent ici les joueurs de hockey. «Je suis plus connu en Pologne qu’au Québec!», laissera-t-il tomber relativement au manque de visibilité et, partant, de ressources dévolues au circuit des hommes forts au Québec – voire à une majorité de sportifs qui tirent le diable par la queue pour vivre leur rêve en faisant rayonner le pays.

Son rêve à lui, c’est évidemment d’être le meilleur au monde, et il aura l’occasion de le prouver le 19 mars prochain, au World’s Strongest Man à Los Angeles.

Ses records en compétition

Squat: 900 lbs

Bench press: 625 lbs

Deadlift (soulevé de terre): 965 lbs

Pour plus d’info: http://www.jeanfrancoiscaron.com.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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