PORTRAIT. À 16 ans, Jean-Christophe Pouliot prend le patinage de vitesse au sérieux, au point de faire des choix de vie en conséquence. Si les Jeux olympiques sont dans la mire de l’athlète de Saint-Émile, il se concentre pour l’heure sur le chemin à parcourir jusque-là, travaillant à gravir les échelons un à un, sans précipitation. La vitesse, il garde ça pour la glace.
Jean-Christophe Pouliot n’avait pas trois ans qu’il aimait déjà la vitesse, dévalant les pentes de ski à toute allure. «J’étais devenu trop dangereux!», dira-t-il en riant pour expliquer le choix de ses parents de l’inscrire alors en patinage de vitesse. De ses premières années à l’Arpidrome, il se souviendra vaguement de son plaisir «d’aller vite sur des patins».
C’est à son entrée au secondaire à Cardinal-Roy, au programme sport-études, qu’il commencera à se projeter dans l’avenir comme athlète. «J’ai vu que j’avais vraiment un gros potentiel», signale l’adolescent. À l’époque, il y avait déjà quelques années que le patinage de vitesse n’était plus offert en formule sport-études, faute d’athlètes. Jean-Christophe Pouliot fera ainsi partie de la première cohorte à ramener le sport sur la glace.
Cinq ans plus tard, cette cohorte est devenue «comme une famille» pour lui. Ce qui ne les empêche pas d’être «ennemis sur la glace», distingue le jeune homme en faisant la part des choses.
Sur le chemin des Olympiques
En décembre, ils se battront d’ailleurs pour décrocher l’un des quatre laissez-passer pour représenter le Québec aux Jeux du Canada, qui auront lieu l’hiver prochain. «J’ai des chances, mais ça va être dur», anticipe l’athlète avec lucidité qui, tout en pratiquant pour l’heure la courte et la longue piste, excelle davantage dans cette dernière discipline.
Il fera preuve de la même franchise à propos de ses chances – minces – de se qualifier pour les Mondiaux juniors en 2015. Mais il se montrera autrement plus confiant quant à son entrée au Centre national d’entraînement Gaétan-Boucher – dès l’an prochain, espère-t-il. Il revient aux entraîneurs de choisir les athlètes qui accéderont à ce niveau d’élite, passage obligé pour qui vise une participation éventuelle aux Jeux olympiques.
Songe-t-il un jour à s’expatrier vers l’Ouest, où les infrastructures pour le patinage longue piste sont plus performantes? «Je veux être fidèle à mes entraîneurs qui m’ont montré à patiner… Mais, en même temps, je sais aussi que je dois penser en tant qu’athlète qui veut performer», répond Jean-Christophe Pouliot en se laissant une porte ouverte. Une autre parmi toutes celles qui s’ouvrent devant l’athlète à la carrière sportive prometteuse.
Palmarès
– Meilleure performance: Cinq médailles d’or au Championnat canadien par catégorie d’âge longue piste (2013)
– Plus grande qualité: son endurance
– À améliorer: sa force physique
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