TAEKWONDO. – Après avoir remporté la médaille d’or aux Championnats du Commonwealth, Charlotte Brown a le vent dans les voiles. Classée 87e au classement olympique en août dernier, elle se hisse au 60e rang grâce à cette victoire en sol écossais, lui permettant de croire à une place aux Jeux olympiques de 2016.
En effet, elle est plus confiante que jamais alors qu’elle voit que le rêve qu’elle chérissait depuis sa tendre enfance peut enfin se réaliser, et ce, plus rapidement qu’elle ne le croyait.
Elle explique que le comité olympique sélectionne les 16 meilleurs taekwondoistes, et ce, grâce au classement olympique. Les six premières du classement se voient remettre directement un laissez-passer pour les Jeux olympiques.
Dû à son jeune âge, 21 ans, sa chance d’être sélectionnée se situe plus dans la sélection continentale. « On sépare les dix autres places par continent. Comme il y en a cinq, c’est deux filles par continent qui sont choisies. Je suis présentement championne canadienne dans ma catégorie donc c’est possible d’y croire », rajoute l’athlète de Lac-Beauport.
Pour en arriver à ce stade-là, elle doit toutefois récolter un maximum de points d’ici le 31 décembre 2015, date à laquelle les sélections sont faites. Une des compétitions les plus importantes de la saison c’est sans contredit le US Open qui lui permettrait d’amasser un grand nombre de points, denrées précieuses lorsqu’il arrive le temps de départager les places par quelques points seulement.
Même si elle qualifie cette compétition de difficile et épuisante, elle croit tout de même qu’elle est en mesure de monter sur le podium. « Contrairement aux Championnats du Commonwealth, tous les pays y seront représentés, tous ceux qui sont très bons, mais qui ne font pas partie du Commonwealth. Le calibre sera donc très relevé. Cependant, je me suis déjà battue contre une tête de classement et j’ai remporté le combat donc il n’y a rien d’impossible. Il ne faut pas se laisser intimider par leur réputation », soutient Charlotte Brown.
À plus court terme, son objectif est bien sûr de participer aux Championnats du monde en mai prochain. La Russie sera alors le pays hôte. Pour y parvenir, il faut que la Québécoise soit sélectionnée par l’équipe canadienne. Cependant, elle est confiante puisqu’elle est présentement la favorite étant donné sa victoire l’an dernier aux Championnats canadiens.
Quant au long terme, elle croit continuer de pratiquer ce sport encore une dizaine d’années, ce qui lui permettrait de croire à une autre participation aux Jeux olympiques, soit ceux de 2020. L’athlète affirme qu’elle est presque certaine de participer à cette édition-là puisqu’elle attendrait le maximum de sa forme à 25 ans.
Le sport et les études
Même si on la qualifie de l’un des meilleurs espoirs canadiens, elle trouve qu’il est important de se concentrer sur ses études. « Le sport c’est bien, mais il faut penser à son avenir. Comme la carrière d’un taekwondoiste se termine tôt, il était important pour moi de prévoir un après-carrière », mentionne l’étudiante en médecine dentaire à l’Université Laval.
Cette dernière se considère toutefois chanceuse d’être en mesure de pratiquer son sport, tout en complétant ses études : « Je suis choyé, même si je suis choisi sur l’équipe canadienne en vue des Jeux olympiques, je ne serai même pas obligée de déménager. Il est certain que je devrai mettre de côté mes études durant un an, mais de ce côté-là, l’université m’appuie beaucoup dans mon processus. »
Bien que ses études soient prenantes et son horaire très chargé, Charlotte Brown trouve le temps d’enseigner aux plus jeunes les rudiments du sport. « Il était important pour moi d’être là pour les plus jeunes. Quand j’étais moi-même plus jeune, il y a quelqu’un qui m’a tendu la main et m’a donné ma chance et c’est ce que je veux être pour eux », dit-elle.
Parlant de ses débuts, l’athlète de Lac-Beauport était bien fière de mentionner qu’elle a le même entraîneur depuis toujours. « C’est rare qu’un athlète puisse se vanter qu’il a le même coach depuis son enfance, je suis contente de pouvoir vivre ça. C’est une relation assez spéciale qui se développe, une complicité et une confiance », conclut la jeune femme de 21 ans.