SPORT DE CONTACT. De plus en plus d’adolescents, en particulier les filles, veulent dépenser leur énergie en pratiquant le rugby, si bien que l’École secondaire du Mont-Sainte-Anne (ESMSA) a lancé cette année une toute nouvelle option pour ce sport.
(Photo TC Media – Prisca Benoit)
(Photo TC Media – Prisca Benoit)
Les chiffres ne mentent pas à l’École secondaire du Mont-Sainte-Anne. «Sur 29 inscriptions, on a 27 filles, raconte le technicien en loisirs de l’ESMSA, Dave Côté. C’est déjà notre option où nous avons le plus d’inscriptions.» Avec cette nouvelle offre, les élèves inscrits peuvent passer 18 demi-journées à pratiquer le sport qu’ils ont choisi.
Sauf que le rugby n’en est pas à ces premiers pas à l’ESMSA. Depuis plusieurs années, les équipes de l’école jouent dans les réseaux des sports interscolaires. «On est les premiers à offrir l’option rugby», clame M. Côté. L’option vient donc compléter les pratiques en parascolaire qui existaient déjà.
C’est d’ailleurs à l’ESMSA que l’entraîneur de l’équipe, Raphaël Tremblay, a goûté pour la première fois à ce sport en pleine effervescence. Ce dernier est devenu aide-entraîneur au début de son cégep, avant de devenir l’entraîneur des équipes de rugby de l’ESMSA, tout en jouant également de son côté. Alors qu’il n’y avait qu’une équipe masculine à ses débuts, il se retrouve maintenant avec trois équipes féminines supplémentaires.
Si ce sport est aussi populaire chez la gent féminine, c’est entre autres parce qu’il offre une option pour les sports de contact autre que le football, très peu ouvert aux femmes. «Il y a un mouvement d’affirmation plus présent chez les filles en 2017», croit l’entraîneur. Selon lui, les femmes sont capables de mieux analyser le jeu et de prendre de meilleures décisions, sans nécessairement suivre le plan de match initial.
Les performances excellentes de l’équipe féminine de rugby du Canada sont aussi une source d’inspiration pour les jeunes filles en pleine quête d’identité, croit Dave Côté. «L’équipe féminine du Canada est rendue dans le top 3 mondial, rappelle-t-il. Plus un sport est médiatisé, plus il devient populaire auprès des jeunes.»
(Photo TC Media – Prisca Benoit)
Un sport d’émotions
Le rugby n’est pas seulement un sport de contact, c’est aussi une discipline où les joueurs peuvent mettre leurs tripes sur le terrain. «J’en ai vu de toutes les couleurs sur le terrain, confie-t-il. Ce n’est pas rare de voir des joueurs pleurer de rage sur le terrain.» Selon lui, les joueuses carburent à ces émotions, ce qui les rend encore plus puissantes.
Ce qui fait la force des équipes de l’ESMSA, c’est surtout l’esprit de famille qui s’en dégage, selon Raphaël Tremblay. «Même si on perd, même si on a plaqué la joueuse et qu’on s’est blessé, ce n’est pas grave. On se relève, on lui sert la main et on lui dit qu’elle a bien joué.» Il dit vouloir transmettre à ses joueurs les cinq piliers du rugby, soit la passion, la discipline, l’intégrité, l’esprit d’équipe et le respect.