PORTRAIT. Lorsqu’on lui demande «pourquoi avoir resté aussi longtemps au Mont-Sainte-Anne?», elle répond: «Pour allez où?», comme si pour Claire Labossière, qui travaille à la montagne depuis son ouverture en 1966, il n’y avait pas de meilleure place où allez.
Claire Labossière vit du ski depuis les 50 dernières années, mais sa passion pour les pentes remonte au-delà de l’ouverture de la montagne, elle qui a déjà été sur l’équipe nationale en ski alpin. «Nous n’avions pas les mêmes conditions que les athlètes aujourd’hui, confie-t-elle. Nous devions débourser beaucoup d’argent de nos poches.»
Après une carrière parsemée de succès, dont une septième place mondiale à Garmisch, en Allemagne, Claire Labossière s’est fait offrir une place comme enseignante de ski à l’école de ski du Mont-Sainte-Anne. «Ce n’était pas encore ouvert, mais on savait qu’il se préparait quelque chose, raconte-t-elle. J’ai décidé d’accepter plutôt que d’attendre un autre quatre ans avant les Jeux olympiques.»
Le début de l’aventure
Pendant 13 ans, cette passionnée de la montagne enseigne au Mont-Sainte-Anne. Dans les mêmes années, elle se fait offrir de participer au salon de ski, ce qu’elle va faire pendant 28 ans. «Ça roulait pendant tout l’automne, se souvient-elle. Une année, on en avait fait 22 salons différents durant une seule saison. Une autre fois, on avait embarqué une télécabine avec nous dans un camion pour la montrer dans les salons.»
Originaire du Lac-Beauport, Claire Labossière a décidé, en 1984, de se rapprocher de son lieu de travail. «Il n’y a rien qui me ferait quitter Saint-Ferréol», lance-t-elle à la blague. Après avoir élevé sa famille dans le coin, ses enfants sont revenus la rejoindre dans la région quelques années plus tard. «On est bien ici. Il y a de plus en plus de monde qui vient s’y installer pour vivre, pas juste pour des chalets.»
Claire Labossière a ensuite accepté le poste de préposé à l’accueil des remontées, jusqu’à devenir, en 2001, la coordonnatrice de tous les préposés. «On a apporté un changement de mentalité, se rappelle-t-elle. On voulait que les préposées aillent de l’avant avec les clients, qu’ils les saluent, leur parlent. Ça fait partie de l’expérience qu’ils vivent à la montagne.»
La dame a vu passer tous les changements dans la montagne. Des 10 premières pistes aux 71 actuelles, de l’arrivée des premiers canons à neige au ski de soirée, Claire Labossière était dans l’équipe. Elle s’occupe désormais de 70 employés à sa charge qui vont opérer tout l’hiver les remontes pentes du Mont-Sainte-Anne pour son 50e hiver.
Québec Hebdo