VÉLO. S’étant découvert une résistance hors du commun au fil des compétitions longue distance qu’il a complétées, l’ultracycliste Paul Morin veut aller au bout de cette discipline. Les préparatifs sont entamés pour prendre part en juin prochain au défi cycliste le plus exigeant de la planète, soit la Race Across America (RAAM) qui sillonne les États-Unis de la côte Ouest à la côte Est.
Rencontré en pleine séance d’entraînement intérieur, le cycliste de l’extrême originaire de Saint-Augustin se montre fermement motivé à accomplir son projet, dont le départ sera donné le 14 juin 2016. Il pédale dans tous les sens du terme, afin d’atteindre une forme optimale et, surtout, de dénicher des appuis et commandites pour réaliser cette course cycliste qui parcourt près de 5000 kilomètres entre les océans Pacifique et Atlantique.
Paul Morin a pris goût aux épreuves d’endurance à vélo à force d’en faire et de connaître de bons résultats. En juillet dernier, il a complété avec succès le Défi des 21 reliant Saguenay (LaBaie) à Baie-Saint-Paul et retour par le parc des Grands Jardins. Un total 340 km parcouru en 11 heures. «Je suis arrivé 7e sur 42 participants, dit-il. Cela confirme mon aisance sur de longues distances. On dirait que je profite d’un second souffle, une sorte de regain d’énergie après plus de 2 heures à rouler. Je parviens alors à maintenir un rythme de 30-32 km/h.»
Cette nouvelle passion l’a amené en août à accepter l’invitation d’un ami, Michel Gariépy, qui l’a convaincu de se mesurer avec lui à l’Ultra défi Vee Kombucha. Ils ont alors relié Saguenay (Station Valinouet), Lac Saint-Jean (Chambord), La Tuque, Grand-Mère, Shawinigan, Trois-Rivières, Québec, Baie-Saint-Paul, parc des Grands Jardins et retour à Saguenay (Station Valinouet). Un parcours exigeant de 1000 km cumulant 8900 mètres de dénivelé complété en 62h05, dont 48 heures passées sur le vélo.
«Nous nous sommes classés en 5e position. Nous étions 22 partants et seulement huit à terminer. Sans le savoir, cette performance me qualifiait d’office pour une tentative de relever l’ultime défi RAAM. J’ai reçu ma lettre d’invitation et aussitôt, j’ai senti monter en moi le désir d’y participer», explique le fonctionnaire gouvernemental hors normes qui compte plusieurs autres épreuves cyclosportives à son actif.
Préparatifs
Après s’être accordé quelques semaines de répit, l’ultracycliste local a repris l’entraînement intensif afin de prendre part à la mythique Race Across America. Celui qui dit à la blague avoir 46 ans et 120 mois (56 ans) veut profiter de sa lancée en 2015 pour maintenir le rythme jusqu’au grand départ en juin prochain. Aux 10 700 km au compteur de son vélo, il entend en ajouter 7000 au cours de l’hiver qui vient, en plus de s’adonner au ski de fond. Dès le retour des beaux jours, fin mars prochain, il s’empressera de ressortir sa monture.
Consciencieux, Paul Morin veut arriver dans une forme optimale pour affronter le défi RAAM. On ne s’attaque pas sans être bien préparé à une course à vélo extrême qui parcourt 4800 km à travers 12 états américains entre Oceanside en Californie et Annapolis au Maryland. Il faut s’attendre à souffrir et à pédaler sans relâche pour rallier l’arrivée en 12 jours. À cet égard, la préparation doit combiner la condition physique et mentale. Important d’être en grande forme, mais l’aspect mental s’avère primordial.
«Déjà, je visualise ma course. Je sais que je vais frapper des murs au cours des 12 jours à pédaler sur son vélo. C’est alors que le mental doit pallier les moments de douleur et de déprime, en replongeant dans des aspects agréables de ma vie», mentionne celui qui appréhende les reliefs de fin de parcours, après plusieurs jours relativement plus faciles dans les plaines du centre des États-Unis.
L’alimentation s’avère un autre volet primordial pour atteindre le fil d’arrivée d’un tel périple à vélo. M. Dion voit déjà aux différentes facettes avec une nutritionniste. Sur la route, il misera sur des suppléments en gel, ainsi que des barres énergétiques et des fruits. Sans oublier l’hydratation régulière, pour éviter crampes et malaises.
Logistique
Au cours des mois d’hiver, il planifiera la logistique de son aventure ainsi que la quête d’appuis financiers pour permettre le voyage. Le budget global atteint 25 000$ incluant un vélo de très haut de gamme, la location d’un campeur avec accompagnateur, l’alimentation et quelques escales dans des hôtels-motels.
Son souhait pour 2016? Rester en santé pour relever ce grand défi cycliste et obtenir l’appui nécessaire des commanditaires. L’ultracycliste est déjà en pourparlers avec quelques-uns et il les a bien assurés du sérieux de ma démarche. «Si je commence la RAAM, je vais la finir.»
L’ultradéfi RAAM en chiffres
30 courses de qualification
300 participants de 25 pays
4800 km à travers 12 états
35 000 mètre de dénivelé total (4 fois l’Everest)
25 000$ frais de participation
Québec Hebdo