De plus en plus de mamans élèvent leurs enfants seules au Québec. Les défis des mamans monos s’adresse à ces femmes et vise à les aider à relever leurs défis particuliers.
Lorsque l’on est maman monoparentale, vient un temps ou l’option de se remettre en couple et d’ainsi former une famille recomposée avec un nouveau conjoint apparait. Différents types d’arrangements peuvent ainsi être vécus et plusieurs choses sont à prendre en considération. Réflexions et analyses avec Audrey Caron, psychoéducatrice.
Au cours du continuum entre la monoparentalité et la recomposition familiale, il y a plusieurs stades et façons d’être en couple. «Au début, c’est normal de ne pas être 100% impliqué avec les enfants de notre partenaire. Certains couples vont se rendre très loin alors que d’autres vont stagner dans l’évolution de leur couple recomposé», expose Audrey Caron.
Les femmes ont souvent une très grande charge mentale et la monoparentalité fait partie de l’équation alors qu’à ce stade c’est 100% des tâches et des responsabilités qui leur incombent, du moins quand elles ont les enfants sous leur garde. «Lorsqu’un nouveau conjoint entre dans l’histoire, celui-ci va prendre sa place graduellement. Certaines vont le présenter rapidement aux enfants alors que d’autres vont attendre plus longtemps. Il va apprendre à connaitre les enfants avant d’avoir une certaine autorité sur eux ou même d’emménager avec eux. Et c’est normal parce qu’on ne se connait pas encore.»
La première étape est donc de créer une relation avec les enfants de l’autre et se faire accepter. Tant qu’il n’y pas de cohabitation, il n’y a pas besoin qu’il ait de l’autorité, mais c’est certain qu’avec la cohabitation, les règles vont être différentes. «Par exemple, à certains moments, il sera en charge ou sera le parent en présence, donc ça devient un peu impossible qu’il n’y ait aucune autorité associée à ça et que les rôles restent aussi séparés qu’avant la cohabitation», explique-t-elle.
Si c’est mon premier couple reformé, ou mon second après la séparation du père de mon enfant, je n’agirai pas de la même manière. Le type de blessures que l’on a vécu vient aussi teinter notre approche de la nouvelle famille recomposée.
Audrey Caron, psychoéducatrice
Il y a donc plusieurs stades à traverser:
1- le parent prend 100% des responsabilités envers ses enfants.
2- le conjoint offre du soutien ou de l’aide à la demande de la maman sur une base occasionnelle.
«Lors de ce stade, la mère reste responsable des besoins et des décisions, mais les délègue partiellement à certains moments ou elle en exprime le besoin pour X raisons. À l’étape 3, les règles de la maison sont connues par le beau-parent et petit à petit il va lui aussi participer à les faire respecter et on va voir un peu plus de partage dans l’autorité. Certains couples vont en rester à cette étape, ou même avant et n’iront pas plus loin. Alors que d’autres iront encore plus loin en partageant toutes les responsabilités parentales comme dans la famille originelle autant envers les enfants de l’un que les enfants de l’autre. Il y aura aussi des règles similaires pour tous qui seront établies.»
On ne se cachera pas que cela représente une très grande transition pour toutes les personnes impliquées dans la famille recomposée, autant les membres du couple que les enfants de chacun. Et selon l’âge des enfants également, cette transition se fera de façon plus ou moins facile. Il y a aussi des différences entre les mamans qui se remettent en couple rapidement après la séparation et qui essaient de recréer rapidement une autre vie de famille et celles qui ont eu le temps d’établir dans le long terme leur façon de faire en étant monoparentale complètement pendant un certain temps.
«Il y a de tout parce qu’il y a aussi celles qui viennent de se séparer et qui ne sont pas prêtes à laisser de la place à quelqu’un d’autre dans leur temps déjà limité avec leurs enfants. Il y a tellement d’éléments qui vont façonner le type de couple que vous allez être! Ce n’est pas évident de trouver un équilibre quand on part avec deux personnes qui ont chacune leur histoire, leurs valeurs et leur expérience. Il faut prendre le temps d’analyser ce que l’on veut et d’en discuter avec le nouveau conjoint pour que nos visions s’arriment», termine-t-elle.