La Cité–Limoilou

Connaissez-vous bien les escaliers de Québec?

Le secteur du vieux-Québec fait partie des espaces patrimoniaux de Québec.

Jusqu’au 18 septembre, l’événement ESCALE est de retour pour une deuxième année. Celui-ci rend hommage aux nombreux escaliers faisant le lien entre la basse-ville et la haute-ville de Québec. L’événement culminera le 28 août avec une multitude d’activités incluant une balade d’environ 75 minutes en compagnie de l’historien Jean-François Caron à proximité de huit escaliers importants de la capitale, dont le célèbre escalier Casse-Cou près du quartier Petit Champlain.

«Québec, c’est une ville de côtes. La haute-ville et la basse-ville auraient pu vivre en vase clos, mais elles ont pu cohabiter grâce aux escaliers», indique l’historien qui estime que ces escaliers ont occupé une place centrale dans le développement de la ville. Au-delà des escaliers bien connus comme celui du Cap-Blanc qui fait aujourd’hui le bonheur des sportifs ou du très touristique escalier Casse-Cou, la capitale compte aussi de nombreux liens piétonniers entre ses principaux quartiers. «Il y a plein de petits escaliers moins connus qui sont très utilisés comme l’escalier des Franciscains, l’escalier Lavigueur ou encore de petits escaliers dans le Petit Champlain. Il y en a de toute les envergures!», souligne-t-il.

Évolution

Au fil du temps, les méthodes employées pour construire les escaliers qui se trouvent à Québec ont évolué. «À l’origine, on parlait de petits sentiers. Comme ceux-ci étaient très fréquentés, les citoyens ont demandé des escaliers. Au début, ils étaient construits en bois. Au 19e siècle, la technologie évolue et l’ingénieur en chef de la ville, Charles Baillairgé, fait la promotion d’escaliers en métal», raconte celui qui est aussi chroniqueur historique à la radio de Radio-Canada. C’est ainsi que Québec voit notamment apparaître les escaliers qu’on connaît aujourd’hui sous les noms de Baillairgé, Lépine ou encore du Faubourg. «L’escalier n’est plus seulement utilitaire, mais il devient aussi un beau mobilier urbain à ce moment-là», ajoute M. Caron.

L’historien souligne aussi que les raisons d’utilisation se sont aussi transformées. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de promeneurs dans les escaliers. À l’origine, il y avait une demande des travailleurs. Par exemple, l’escalier du Cap-Blanc qui est très utilisé par les sportifs aujourd’hui a été construit pour permettre aux travailleurs du Cap-Blanc de monter la côte plus rapidement. C’est la même chose pour les escaliers Lépine et de la Chapelle parce que les travailleurs du Faubourg Saint-Jean devaient faire un long détour par la Côte d’Abraham pour aller travailler le long de la rivière Saint-Charles», révèle-t-il.

Étalé dans le temps

Alors qu’on peut être porté à croire que ces escaliers sont tous des legs d’une époque un peu plus lointaine, M. Caron rappelle qu’un nouvel escalier a été inauguré à Québec pas plus tard qu’en juillet dernier. «On a maintenant l’escalier du Bois-de-Coulonge. Ça montre que ce n’est pas figé dans le temps. Avant celui-là, l’escalier le plus récent était l’escalier Frontenac. Il datait de la fin des années 70. Le plus vieil escalier, c’est l’escalier Casse-Cou et ça date de 1635», indique-t-il en précisant que la plupart des escaliers de Québec ont été conçus au 19e siècle.

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