Marie-Frédérique et Marc-Antoine Fortin-Robitaille sont frère et sœur. Ayant eu le bonheur de grandir sur la Côte Sainte-Anne, sur la terre de leurs parents à Sainte-Anne-de-Beaupré, ils ont eu l’idée d’y cultiver une parcelle afin d’y démarrer leur petite entreprise: la Ferme des Sept Crans.
La sœur ainée, qui habite maintenant à l’ile d’Orléans, a étudié en science politique et travaille actuellement en développement durable à l’Université Laval, alors que son frère travaille en économie. «On voyait de grands enjeux qui se dessinaient dans l’avenir et en tant que jeunes qui découvrent le monde, on s’est dit que l’agriculture c’est un moyen concret d’apporter des solutions à des enjeux comme l’autonomie alimentaire, l’environnement, l’alimentation locale. On voulait utiliser la terre chez nous pour montrer qu’on peut faire de l’agriculture sans détruire l’environnement», explique Marc-Antoine.
Cette terre de 22 hectares était déjà cultivée par deux entrepreneurs agricoles, donc le frère et la sœur cherchaient un moyen de s’intégrer là-dedans. Marc Antoine avait fait une maitrise en agroforesterie, il avait donc appris à intégrer les arbres dans les exploitations agricoles pour leurs bénéfices sur l’environnement, la protection des cultures et sur l’économie. Ce qui l’a amené à penser à un projet de culture de champignons sauvages dans la forêt, derrière les champs.
«On a visité beaucoup de fermes agroforestières et la culture de champignons en forêt revenait souvent. On est tombé en amour avec le concept qui s’intégrait bien dans notre vision. On a aussi plein de petits arbres fruitiers», explique le jeune homme.
«Nos champignons sauvages sont consommés par des épicuriens qui apprécient leur goût plus prononcé qui est loin des champignons de Paris vendus en épicerie.»
-Marc-Antoine
Structure d’entreprise
Les entrepreneurs, qui travaillent actuellement tous les deux ailleurs, se dédient 20h par semaine chacun à leur petite entreprise pour une troisième année. Ils y produisent plus particulièrement des pleurotes et des shiitakes pour le moment. «La production de champignons est émergente au Québec. Donc il n’y a pas beaucoup de références. On doit beaucoup apprendre par essai et erreur. On a fait des tests et en 2020 on a commencé à vendre nos produits», explique Marie-Frédérique.
Ils vendent leurs produits localement pour le moment, surtout au marché de Saint-Ferréol à l’épicerie Gramme Vrac et Local et au kiosque de la ferme Simard. Leur objectif est de fournir ces points de vente de façon plus régulière et d’évoluer chaque année afin qu’éventuellement Marie-Frédérique puisse en vivre à plein temps.
Une culture particulière
À la Ferme des Sept Crans, les champignons sont cultivés en forêt donc en milieu naturel contrairement aux champignons retrouvés en épicerie qui sont souvent cultivés dans des entrepôts où l’humidité, l’air et la température sont contrôlés. «Nos pleurotes poussent sur un mélange de sciure de bois et de paille et on en fait des platebandes. Les shiitakes eux poussent sur des buches de bois que l’on perce. Dans les trous on met du miscellium de champignon que l’on produit artisanalement», expose la jeune femme.
Le duo a bien l’intention de faire grandir son projet de ferme en implantant au fil des années d’autres cultures vivaces et ainsi construire un écosystème qui produira de la nourriture en continu de manière naturelle et écologique. Ils travaillent aussi à développer différents ateliers pour l’été prochain.
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