PASSION. S’il y a bien une chose qu’ont en commun les mères qui voyagent en solo, c’est qu’elles arrivent à laisser de côté la culpabilité pour assouvir leur besoin de repos et de liberté. Deux mères de Charlesbourg ont accepté de nous parler des avantages de quitter le tourbillon du quotidien pour partir seule à l’aventure.
«Le fait de m’éloigner seule me permet de prendre un temps de recul, de faire le vide et le plein pour revenir 100% présente, mais je dirais que ma culpabilité n’est pas toujours bien loin», précise avec humour Geneviève Poulin, mère de deux adolescents 16 et 18 ans, également propriétaire de la boutique en ligne Écoboutik.
Même son de cloche pour Élisabeth Dufour, mère de deux garçons de sept et neuf ans, et géographe pour le gouvernement. «Les voyages sont tellement importants pour moi, explique-t-elle. Voyager en solo vient nourrir la femme qui était là avant les enfants. La vie va vite, on est occupés, les responsabilités d’adulte pèsent parfois lourd. Je reviens plus légère et plus disponible. Les voyages en solo, c’est la liberté!»
Et les partenaires de vie?
Le départ des mères amène son lot de réorganisation familiale. Élisabeth Dufour est d’avis qu’un père impliqué rend l’organisation plus simple. «Je laisse mon conjoint s’organiser à sa manière. Je me dis que les enfants vont être corrects sans moi. Il faut parfois se détacher, lâcher prise, faire confiance et oser partir à l’aventure.»
Certaines mères ont parfois tendance à vouloir tout planifier, mais il y a parfois des imprévus. «Je pars pendant les jours de l’année où il y a de l’école pour que ce soit plus simple, poursuit-elle. Mais on ne peut pas tout prévoir. À mon dernier voyage au Mexique, il y a eu deux tempêtes de neige et les écoles ont fermé.»
«Il faut parfois se détacher et oser partir à l’aventure.»
– Élisabeth Dufour, mère de deux enfants
Les peurs
Les deux mamans ne semblent pas avoir peur des imprévus ou du manque de sécurité. Geneviève Poulin dit prendre les précautions nécessaires en diminuant les risques de toute sorte. «J’ai des comportements sécuritaires de base, souligne celle qui a voyagé seule au Costa Rica, au Maroc et au Mexique. Je ne marche pas seule le soir, je ne porte pas de bijoux et je reste dans des endroits sécuritaires. Il faut dépasser la peur de voyager seule une seule fois pour sentir les bienfaits que ça peut procurer.»
La culpabilité
Lorsque la culpabilité rattrape le cœur des deux femmes, elles se rappellent la quantité de voyages qu’elles ont déjà faits en famille, et l’énergie positive qu’elles sentiront au retour. Le courage, l’ouverture aux autres cultures et la force de caractère des mères peuvent même devenir inspirants pour leurs enfants. «Ma fille de 18 ans s’en va travailler en Californie pendant un an, révèle fièrement Geneviève Poulin. Je me félicite d’avoir transmis ma passion.»