Le groupe citoyen Croque ton quartier élargit ses horizons en créant une division d’enfants. Lors du conseil d’arrondissement du 23 novembre dernier, une douzaine de «mini-croques» se sont présentés devant les conseillers municipaux de Beauport afin de demander l’autorisation de créer une patinoire de quartier sur les terrains de la place éphémère Croque ton quartier.
Située à l’angle de l’avenue Coubertin et de la rue Bourbeau, la place éphémère est animée en été, mais est actuellement inactive en hiver. Un soir, le jeune Loran, 8 ans, discutait avec son père. Il souhaitait réaliser un projet hivernal sur les terrains vacants où la place éphémère est aménagée pendant l’été. L’idée d’y faire un anneau de glace lui est alors venue à l’esprit.
Rapidement, il a partagé son idée à d’autres enfants du quartier. «On a trouvé ça cool», raconte Aurélie, aussi âgée de 8 ans. Avec la collaboration de leurs parents et de l’accompagnatrice Caroline Bergeron, une résidente du secteur qui n’a pas d’enfant, la création du comité des mini-croques s’en est suivie.
Les jeunes se sont rencontré à plusieurs reprises afin de peaufiner leur plan. Ils souhaitent également y aménager une station chaleureuse avec un foyer, un sapin de Noël et faire un bonhomme de neige au centre de l’anneau.
Une quarantaine de bénévoles
Comme il faut entretenir la patinoire désirée, les mini-croques ont recruté des bénévoles qui pourront contribuer à ces tâches. Jusqu’à présent, une quarantaine de citoyens du quartier leur ont promis leur aide afin de déneiger et d’arroser la glace. Plus de 200 personnes ont signé un formulaire d’appui au projet qui a été déposé au conseil d’arrondissement.
D’ailleurs, les jeunes se sont présentés le 23 novembre dernier devant les élus de Beauport afin de demander l’autorisation à la Ville d’utiliser le terrain pour y réaliser leur idée. «On veut vraiment juste faire ça par nous-même. Ça nous prend juste un oui de la Ville. Elle nous avait prêté le terrain pour faire une place éphémère en été. Il fallait le demander», explique Loran. Pour l’exercice, le groupe a préparé un texte puis ils l’ont lu. «Les gens qui voulaient parler sont allés au micro pis ils ont dit c’était quoi le projet», décrit Léonie, 11 ans.
Le conseiller municipal et membre associé du comité exécutif à titre de responsable des loisirs et des sports, Jean-François Gosselin leur a assuré qu’il irait chercher des réponses auprès des fonctionnaires de la ville.
Pour les mini-croques, il s’agit d’un premier projet, mais ce ne sera pas le dernier. À l’image de <@Ri>La Guerre des Tuques<$p>, Dorothée, 8 ans, souhaite construire des forts et organiser des batailles de boules de neige. Léonie veut animer des ateliers de lecture de conte pour les plus jeunes. Et Loran pense déjà à une opération de grand ménage pour sensibiliser les gens du quartier à ne pas jeter leurs déchets dans la nature.
Gosselin veut aider
Le conseiller municipal et membre associé du comité exécutif de la Ville de Québec à titre de responsable des loisirs et des sports, Jean-François Gosselin, souhaite aider les mini-croques à obtenir l’autorisation nécessaire afin de mener à bon port leur projet.
Se disant très favorable aux idées de Croque ton quartier, Jean-François Gosselin estime que des formalités administratives compliquent la réalisation des projets du groupe citoyen. «J’ai toujours trouvé que ce sont des citoyens formidables et impliqués qui ne demandaient pas grand-chose, mais que c’était donc compliqué de leur dire oui», dit-il
La principale problématique était que l’organisme n’était pas reconnu par la ville de Québec jusqu’à tout récemment. Cette reconnaissance a été accordé dans les derniers jours.
«Quand un organisme est reconnu, ça ouvre un paquet de portes. Quand il n’est pas reconnu, c’est difficile de travailler», explique le conseiller municipal.
Bien que le groupe ait maintenant obtenu sa reconnaissance, la Ville de Québec n’a pas encore statué sur le projet de patinoire présenté par les enfants. «Il faut avoir une réponse le plus vite possible», mentionne Jean-François Gosselin.
Invité à commenter la présence des mini-croques au conseil d’arrondissement, M. Gosselin a souligné que cela l’avait particulièrement touché. «Je suis père de cinq enfants, c’est toujours très touchant quand des enfants viennent. Je trouve aussi que c’est une belle façon de la part des parents d’impliquer les enfants dans des projets. C’était quand même quelque chose pour eux autres d’aller au micro et de prendre la parole. J’ai trouvé ça très cute. Ceci dit, que ce soit les enfants ou les parents qui le présentent, je trouve que c’est un bon projet et il faut que ça arrive!»