Économie. Un bon nombre de concessionnaires étant en rupture de stock, la saison de motoneige 2020 risque bien de passer à l’histoire quant au nombre de véhicules qui circuleront sur les sentiers. Confinés au Québec, un bon nombre de «snowbirds» vont redécouvrir ce tourisme hivernal.
Les clubs de motoneige Le Petit Sentier et de La Jacques-Cartier se préparent fébrilement tant au niveau de la machinerie qu’à celui des mesures de sécurité. «Nos cinq surfaceuses sont prêtes pour l’hiver, les patrouilleurs sont en formation et nos équipes de bénévoles font la pose des panneaux de signalisation sur nos sentiers.» Robert Brandchaud, porte-parole du club Motoneiges de la Jacques-Cartier, précise que le nombre de patrouilleurs et d’auxiliaires a été doublé en prévision de la saison hivernale.
«Les conducteurs doivent être plus attentifs pour éviter les collisions avec des animaux car les motoneiges sont maintenant beaucoup moins bruyantes qu’auparavant.»
-Robert Brandchaud
Mathieu Laplante-Bélanger, vice-président du club Motoneige Le Petit Sentier, abonde dans le même sens. «Les deux gros concessionnaires de motoneiges de la région connaissent une forte demande comparativement à l’an dernier. On a vraiment l’impression que ça sera la folie cette année. Les gens qui allaient faire des voyages à l’étranger restent au pays.»
Robert Brandchaud soutient que les 500 000 «snowbirds», qui dépensent généralement entre 15 000$ et 20 000$ US pendant leur séjour dans le Sud, doivent se tourner vers d’autres occupations. «Ce qu’on voit sur les sites en ce moment ce sont des personnes qui rachètent une motoneige et qui se rééquipent. Là, on va avoir un tourisme hivernal particulier cet hiver.»
Sécurité dans les sentiers
Le projet de loi encadrant l’utilisation des véhicules hors route, notamment en imposant aux conducteurs l’obligation de détenir un permis de conduire, est applaudi. Mathieu Laplante-Bélanger souligne que le club qu’il représente a déposé récemment un mémoire recommandant la possession d’un permis de conduire valide. «Lorsqu’on circule sur un circuit fédéré, il y a des panneaux de signalisation. Quelqu’un qui n’a pas de permis de conduire n’a pas la formation pour tous les identifier. Pour moi, ça n’avait aucun sens qu’une personne conduise sans permis de conduire.»
D’autre part, les divers clubs pour l’ensemble du Québec doivent s’attendre à intervenir davantage pour porter assistance à la nouvelle clientèle qui sillonnera les sentiers. «Des motoneigistes vont manquer d’essence, d’autres tomberont en panne et certains se retrouveront coincés dans un fossé. On va être là pour les aider.»
Robert Brandchaud ajoute que le travail des patrouilleurs et des auxiliaires sera important. «Ils interviendront pour faire de la sensibilisation à la conduite de la motoneige. Des avertissements voire des billets d’infraction seront donnés à certains conducteurs qui ne respecteront pas la réglementation.»
Interrogé sur une éventuelle fermeture de sentiers liée à la pandémie, Mathieu Laplante-Bélanger n’y croit pas. «Les chances sont faibles, car personne n’a l’intention d’en arriver là. En mars, ce n’est pas le gouvernement qui les a fermés, mais bien la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. Elle a agi en bon père de famille, car tout le monde était confiné. L’entretien des sentiers était devenu impossible.»