PATRIMOINE. Architecte pour la Ville de Québec de 1975 à 2005, Alfred Martel, rêve d’une revitalisation des bâtiments situés dans la zone classée patrimoniale sur la rue Racine et le boulevard Valcartier à Loretteville. Il désire donner un coup de pouce aux propriétaires afin qu’ils puissent obtenir le maximum d’aides financières par la Ville, mais trop souvent méconnues.
Natif de Loretteville, il raconte avoir vu dépérir la rue Racine avec la disparition de nombreux commerces qui faisaient la fierté du quartier. «Elle était le centre des achats de la région nord de la ville de Québec. Il y avait des épiceries, des boutiques de vêtements, des boucheries. Trois sont fermées, dont une ce printemps après trois générations d’activités. Ce secteur était un chef-lieu commercial dont la moitié est partie et des immeubles ont été démolis.»
«On retrouve encore aujourd’hui des maisons qui datent du milieu du 19e siècle. Le bâtiment peut n’avoir l’air de rien, mais avec tous ces petits détails il peut reprendre vie.»
-Alfred Martel
Son projet, soutient-il, est d’épauler la revalorisation de toute cette zone classée historique en mettant son expérience à profit. «Je veux servir d’agent de transmission entre la Ville et les propriétaires de bâtiments résidentiels et commerciaux et les informer qu’il existe des subventions pour des rénovations.» Elles peuvent représenter de 25% à 70% du coût total des dépenses encourues.
Alfred Martel souhaite donner des trucs en suggérant des choix de matériaux, de formes, de portes et fenêtres, d’éclairage répondant aux critères. Même si la Ville investit depuis plusieurs années dans la réfection d’infrastructures, l’aménagement d’une place publique sur la rue Racine ainsi qu’un programme de subventions aux rénovations de façades, peu de propriétaires ont emboîté le pas.
L’ex-architecte rappelle que le plus vieux secteur de Loretteville est situé près des chutes à partir du boulevard Valcartier jusqu’au Piolet. «Ça vaut la peine de découvrir les rues Cyrille Renaud et Lessard. Plus on s’approche de la rue des Ursulines, plus c’est ancien.»
Histoire
Membre de la Société d’histoire de La Haute-Saint-Charles, Alfred Martel raconte que le restaurant Le Piolet était autrefois l’Hôtel Loretteville, un édifice d’une largeur de 10 mètres sur trois étages. «Il y avait un bar qui a fait les hauts et les bas du quartier pendant des années.» Il se souvient d’ailleurs de l’ancienne église qui a brûlé en février 1967 qui ressemblait à celle de L’Ancienne-Lorette.