PORTRAIT. Premier Québécois nommé leader parlementaire du parti conservateur à Ottawa, le député de Louis-Saint-Laurent, Gérard Deltell, accepte cette fonction avec humilité.
«C’est sûr que c’est une marque de confiance du chef. Pour moi, c’est très émouvant. Le travail de leader parlementaire c’est un peu comme un chef d’orchestre qui fait la circulation dans son équipe pendant les travaux parlementaires.» Politicien depuis 12 ans, dont cinq années à Ottawa, M. Deltell souligne que devenir député est une fonction qui ne lui appartient pas. «Elle nous est prêtée. On a l’air de s’engueuler à la journée longue avec des adversaires, mais c’est seulement pendant la période de questions.»
«Le meilleur politicien est celui qui écoute le plus pour mieux parler après et non celui qui parle tout le temps et qui n’écoute personne. Il faut connaitre tous les collègues députés, les écouter et agir en conséquence.»
-Gérard Deltell
Il raconte non sans rire le moment où son chef, Erin O’Toole, a communiqué avec lui pour lui annoncer la nouvelle. «Je suis chez mes parents, je sens le téléphone vibrer et je vois l’indicatif régional 613 qui est celui d’Ottawa. Je me dis que j’allais rappeler cette personne-là tantôt, car je voulais terminer ma visite familiale. Je fais une recomposition automatique dix minutes plus tard. «Hello Gérard, c’est Erin au téléphone.» Là, je me suis mis au garde à vous et j’ai dit: oui, chef (rires).»
Deltell précise que le caucus conservateur regroupe 122 députés. «Il y a du talent au pied carré et ça fait du monde. C’est presque aussi gros que l’Assemblée nationale en termes de députés.» Il avoue avoir un horaire de travail très chargé. «Lorsque l’annonce a été faite, je tenais absolument à revenir dans mon comté. L’annonce a été faite le mercredi, je suis revenu à la maison vers 2h (jeudi). À 8h30, j’étais à une activité avec les chevaliers de Colomb à l’édifice Denis-Giguère de Loretteville au travers de plusieurs entrevues et commentaires.»
Quant à la vie familiale, le député souligne qu’il parvient à composer avec ses activités professionnelles. «Mes enfants sont grands et je suis maintenant grand-père. Ce n’est pas comme si j’avais des obligations familiales urgentes quotidiennes.»