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Le cri du cœur des parents de jeunes adultes handicapés

Fin des ateliers socioprofessionnels de Laura Lémerveil

DIFFICULTÉS. Si le gouvernement n’assure pas rapidement un fonds récurrent aux ateliers socioprofessionnels pour les personnes handicapées de 23 ans et plus, l’organisme communautaire Laura Lémerveil devra y mettre fin et priver 50 personnes handicapées de leur milieu de vie en journée. Le conseil d’administration de Laura Lémerveil se donne jusqu’au 3 juillet pour espérer convaincre le gouvernement de signer une entente financière qui leur permettra de sauver le service.

Les ateliers socioprofessionnels pour les adultes polyhandicapés viennent pallier le vide de services devant lequel se retrouvent tous les parents d’enfants aux prises avec des handicaps, lorsque ces derniers arrivent à l’âge adulte et bénéficient donc d’une baisse considérable de services.

Les ateliers socioprofessionnels existent depuis 2015 et Laura Lémerveil assure être en discussion avec le gouvernement depuis le printemps 2018 pour garantir les bienfaits du programme et faire part des attentes et besoins financiers. «Nous avons eu un montant non récurrent. Aucune solution à long terme n’a été trouvée», explique Sandra Lambert, directrice et fondatrice de Laura Lémerveil, qui effectue des démarches chaque année pour obtenir du financement. Le conseil d’administration s’est donné jusqu’au 3 juillet pour rallier le gouvernement à la cause ou bien les ateliers ne seront plus offerts. Concrètement, l’OSBL demande au gouvernement du Québec de signer une entente prévoyant un budget récurrent pour la clientèle de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. L’organisme ne demande que 50% des frais que coûte l’offre de services au gouvernement. «On s’engage à trouver le 50% du coût manquant auprès de la communauté», mentionne Sandra Lambert.

Le parcours du combattant des parents

Les parents de Francis, 28 ans, sont dévastés à l’idée de perdre le service pour leur enfant. «C’est un milieu de vie rempli d’amour, qui aide à humaniser et protéger les jeunes polyhandicapés. Il est inconcevable pour nous que notre fils ne puisse plus y aller», explique sa maman Esther Baillargeon.

Le CIUSSS propose des activités en centre de jour aux adultes handicapés, mais à temps partiel seulement. Si les parents veulent garder leur enfant à la maison, Laura Lémerveil est la seule solution complémentaire qui permet aux parents de conserver un travail à temps plein. «Sinon, on va devoir faire un choix déchirant entre demander un arrêt de travail ou diminuer nos heures pour s’occuper de notre enfant, ou le placer en CHSLD, où il manquerait de stimulation, devrait être surveillé en tout temps, ce qui coûterait beaucoup plus cher à la société», font valoir Esther Baillargeon et son conjoint, qui souhaitent garder Francis auprès d’eux tant qu’ils en sont encore capables. «On est tous les deux dans la soixantaine. On souhaite garder Francis avec nous, mais avec le confinement on l’a eu à temps plein à la maison [les services de groupes de Laura Lémerveil ont été interrompus pendant la pandémie], ça a été très difficile. On a besoin d’aide. Les personnes handicapées sont les plus vulnérables de la société. Au Québec, on est rendu là, à les aider», expriment ses parents qui aimeraient retrouver le Francis joyeux et stimulé qu’ils côtoient le soir après sa journée à Laura Lémerveil.

 

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