La difficile survie des artisans en temps de confinement
ARTISANAT. Les membres du Conseil des métiers d’art du Québec se demandent comment survivre à la période de stress financier intense que provoque la Covid-19. Jusqu’à tout récemment, ils n’étaient pas admissibles à la Prestation canadienne d’urgence s’ils poursuivaient la vente de leurs produits en ligne. L’aide vient cependant d’être élargie à leur situation.
Les près de 1000 artisans du Québec qui font partie du regroupement ont une source diverse de revenus, que ce soit de la vente de leurs produits en ligne, en boutique, dans les salons et de l’enseignement en plus pour certains. Le nerf de la guerre est assurément la perte de revenus liée à la vente de leurs créations. Les boutiques ayant pignon sur rue sont fermées et les événements comme les salons d’artisans ont tous été annulés ou sont en voie de l’être.
«Comme les artisans font de la vente en ligne ou encore qu’ils perçoivent un droit d’auteur pour certains, ils ne bénéficient pas de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Les mesures mises en place par les gouvernements ne sont pas adaptées à leur réalité», soutenait Julien Silvestre, directeur général du Conseil des métiers d’art du Québec, juste avant que l’accès à la PCU soit élargi aux artisans. En plus de son souhait d’accès à la PCU qui vient de se réaliser, il souhaite également que le travail des artisans de métiers d’art fasse partie des plans de relance.
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Un désastre
La principale source de revenus d’Isabelle Ferland, créatrice d’accessoires de mode en bois, provient de la vente de ses objets dans les salons. «Soit je décide de fermer ma boutique en ligne et d’avoir accès à la PCU, soit je continue, mais ce n’est pas suffisant. C’est un choix très inconfortable», avait confié la créatrice avant de savoir qu’elle pourrait finalement en bénéficier. Celle qui travaillait avant la crise huit heures par jour, a diminué à 2h. Elle souhaite poursuivre son activité et honorer ses commandes. «Ça va être très dur financièrement pour toute l’année qui reste. Si les salons avant Noël sont également annulés, ça va être problématique, car ils fournissent 90% de mon revenu. Je vais essayer de pousser la vente en ligne dans les prochains mois, je me croise les doigts», exprime la résidente de Sainte-Foy.
Valorisation du produit local
«Les produits locaux, c’est pas juste de la bière et l’alimentation, affirme M. Silvestre. Les bijoux, les vêtements, les meubles sont des produits artisanaux locaux. Il y a en ce moment un enjeu de consommation locale. Les artisans y sont des joueurs de première ligne». S’il se réjouit de l’initiative gouvernementale du site lepanierbleu.ca/, Julien Silvestre espère que les créateurs feront partie de la solution dans cet objectif d’autonomie en matière de consommation.
Pour lui, ils doivent s’inclure dans la perspective d’achat local puisqu’ils tiennent un rôle très important dans l’économie locale.
Pour voir le travail d’Isabelle Ferland, consultez: isabelleferland.com/