Un film mi-fiction, mi-historique sur Marie de l’Incarnation
CINÉMA. Le sang du pélican, un docu-fiction sur l’histoire des Ursulines de Québec, paraîtra en mai. Réalisé par Denis Boivin, de Loretteville, le film illustre le départ des religieuses de leur vieux monastère à Québec, datant de 1639, à travers des événements fictifs et réels sur Marie de l’Incarnation.
Le cinéaste a ce projet en tête depuis 37 ans environ. «Je vivais dans le quartier Saint-Roch et je travaillais pour une coopérative à ce moment. Une ursuline est venue me voir avec un scénario racontant l’histoire d’une autochtone qui s’était fait violer et que Marie de l’Incarnation protégeait.»
«À force de me pousser à faire un scénario original et différent, j’ai fini par en faire un docu-fiction.
-Denis Boivin
Le rôle principal de Marie de l’Incarnation a été confié à Karen Elkin qui joue actuellement le rôle d’une policière dans la série Fugueuse. Une dizaine de comédiens, tous de la région de Québec, lui donnent la réplique. Jumelant l’histoire à la fiction, Denis Boivin ajoute que Marie de l’Incarnation pourrait se retrouver dans un personnage habillé en 2019 et cela passerait très bien.
Plusieurs ursulines se sont prêtées au jeu du cinéaste tout au long du tournage. Le déménagement des religieuses de la congrégation, en 2018, a permis de mettre sous pellicule la première pelletée de terre du nouvel emplacement à Beauport. «Il y a un phénomène particulier qui se passe chez les Ursulines. Ailleurs dans le monde, elles font référence à Angèle Mérici qui a créé cette congrégation en 1535 lorsqu’elles parlent de la fondatrice. À Québec, on identifie plutôt Marie de l’Incarnation.»
Tournage
Concédant que le scénario de l’ursuline était un sujet avant-gardiste et délicat en 1982, Denis Boivin décide de faire une maîtrise en théologie en 1983 qu’il complète trois ans plus tard. «Ensuite, j’ai l’ai écrit, mais réaliser le film coûtait beaucoup trop cher à ce moment puisque le support numérique n’existait pas.»
Le tournage a commencé en 2017 et a pris fin aux Studios MELS de Québec le 30 août 2019. Le montage des images étant terminé, c’est le comédien Pierre Lebeau qui fait la narration masculine et Karen Elkin celle de Marie de l’Incarnation. Toute la musique est signée par Gilles Ouellet, un compositeur, orchestrateur et arrangeur de renom de Québec.
Le cinéaste souligne que la fin du film sera grandiose. «Nous adaptons les paroles en Innu pour avoir à la fois un choeur de chant en latin et en innu et ce n’est pas simple. Je discute avec une traductrice autochtone, car ¨Priez le Seigneur¨ ne se dit pas en Innu.»
Il précise avoir entrepris une première de plusieurs démarches de financement pour le film en 1992. «Ce n’est qu’en 2017, au moment où les Ursuline ont annoncé qu’elles quittaient le monastère du Vieux-Québec, que j’ai ressollicité à nouveau des organismes.» Le cinéaste souligne qu’il a reçu un montant de 200 000$ de la communauté religieuse, une somme similaire des Studios MELS (postproduction) de Québec, 100 000$ de Téléfilm Canada et 65 000$ de la Ville de Québec via son programme des Grands événements.