SOCIÉTÉ. Après l’annonce du mur antibruit, qui sera construit sur le boulevard Louis XIV pour contrer le bruit provenant du dépôt à neige dans le secteur Courville par la Ville de Québec, le Regroupement de citoyens pour la sauvegarde de l’environnement du secteur Villeneuve demeure très prudent. «Nous sommes contents de l’annonce du mur, mais nous demeurons sur nos gardes. Nous avons rencontré les gens de la Ville avant cette annonce et il y a beaucoup de choses qu’ils ont omis de nous dire. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en considération dans ce dossier», assure le quatuor du regroupement de citoyens formé de Laurent Dorval, Martine Guyot, Ginette St-Pierre et Michel Auger.
Le bruit
Se fiant à des mesures qui ont été prises à deux reprises (hiver 2019, été 2019), la Ville a décidé d’aller de l’avant pour la construction du mur au coût de 6M$. Même si les mesures respectent les normes du ministère de l’Environnement avec un bruit inférieur à 65 décibels, le regroupement n’est pas convaincu de la validité de l’étude. «Ils sont venus prendre les mesures de bruit dans des moments optimums, je suis certain que dans d’autres moments le bruit aurait excédé la limite permise», assure Laurent Dorval.
Les deux saisons où le bruit devient plus important sont évidemment l’hiver avec les opérations du dépôt à neige et également l’été. La Ville construisait un mur de neige d’environ 15 pieds de hauteur lors des deux derniers hivers pour atténuer le son, une mesure qui ne sera pas renouvelée pour la période hivernale. «C’était efficace, mais c’est une mesure qui prend le bord en raison de la sécurité au travail. Il n’y aura rien cet hiver pour atténuer le son. Le bruit n’est pas tout, c’est la caractérisation du son qui est également en cause. Des bennes qui claquent sans arrêt ou le son de plusieurs camions lourds qui reculent en même temps et dans le milieu de la nuit durant l’hiver, c’est à rendre fou», certifient les quatre membres du groupe.»
Digue et poussière
La poussière est également un autre problème soulevé par les citoyens. La construction de la digue durant la saison estivale avec le matériel apporté du tunnel pour le tramway, la situation inquiète beaucoup plus qu’elle ne rassure. «Ils sont à environ 200 camions par jour et la Ville veut nous faire croire qu’en condensant les travaux de la digue de dix ans en seulement deux ans, qu’il n’y aura pas une augmentation du nombre de camions, du bruit et de la poussière. Nous en doutons.»
Pour les sceptiques qui doutent de la quantité de poussière qui provient du dépôt, le regroupement est formel. «C’est suffisamment important pour nous empêcher de manger sur le balcon durant l’été. Le fond de nos piscines n’est pas beau à voir. C’est beaucoup mieux depuis qu’ils travaillent au fond de la carrière depuis août 2018, mais ils travaillent par strate et ils vont finir par remonter à notre niveau», témoigne le quatuor alors que Michel Auger termine en racontant l’anecdote qu’il s’était acheté une auto neuve il y a deux ans et qu’elle ressemblait à une vieille auto le lendemain avec la poussière qui s’était accumulée.
Quai de débarquement
La plus grande crainte du groupe concerne finalement la construction d’un quai de débarquement sur la digue à l’est du site (près des maisons). Une situation qui ne serait pas tolérable selon le groupe. «Le quai serait beaucoup trop près des maisons pour procéder au déchargement de la neige, c’est formellement interdit par le certificat d’autorisation.»
Un conseiller rassurant
Pour Jérémie Ernould, membre du comité exécutif de la Ville de Québec, la situation est surveillée de près par l’administration actuelle. «Premièrement, nous avons eu une rencontre avec le regroupement et nous allons les rencontrer à nouveau pour les rassurer. Le but est de travailler en harmonie et que les citoyens puissent avoir accès à une belle qualité de vie. La preuve est que nous construisons un mur antibruit même si les résultats sonores sont dans les normes. Deuxièmement, il n’y a pas de quai de débarquement de prévu. Il faudrait effectivement changer le certificat d’autorisation et ce n’est pas dans les plans. Pour le mur de neige cet hiver, il va y en avoir un d’environ cinq à six pieds, mais c’est trop dangereux d’en avoir un de 15 pieds pour l’opération de la machinerie lourde au sommet du mur. Finalement, la construction de la digue va se faire dans les normes et ce n’est pas vrai qu’il y aura nécessairement une augmentation du camionnage pour les matériaux du tramway. Je répète finalement que le but du site est de seulement opérer le dépôt en hiver.»