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Crainte et résignation sur la rue Terrasse Laurentienne

Une vue de l’immensité du nouveau bâtiment érigé à la place de l’ancienne maison sise au 781 de la Terrasse Laurentienne. (Photo Métro Média – François Cattapan)

URBANISME. Des citoyens vivent dans l’incrédulité et la crainte pour la valeur de leur propriété sur la rue de la Terrasse Laurentienne, aux limites des secteurs Sainte-Foy et Saint-Sacrement. Ils se sentent impuissants et dépassés devant un règlement de zonage qui a permis le remplacement de maisons voisines de type bungalow plain-pied par des immeubles à logements de trois étages.

Regroupés au sein d’un comité local qui tente de se faire entendre par l’arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, les propriétaires se font discrets devant les médias depuis que l’incongruité a été révélée par Radio-Canada. Rencontrés sur place lors d’un point de presse de l’opposition à l’hôtel de ville de Québec, les résidents se sont montrés peu loquaces et plutôt résignés devant le fait accompli.

Des résidents auraient trouvé acceptable qu’on permette jusqu’à deux étages, on conservant le cachet unifamilial comme ce cas-ci. (Photo Métro Média – François Cattapan)

«On pensait que l’entrepreneur Immofab démolissait les vieilles maisons pour en bâtir de nouvelles. Et puis, voilà que sans avertissement, on se retrouve avec des bâtisses grosses comme un paquebot à côté de chez nous. Nous risquons de voir la valeur de nos propriétés décliner, mais personne n’a rien vu aller ni rien tenté pour l’empêcher. Qu’est-ce que vous voulez qu’on y fasse», déplorent en substance trois citoyens concernés, qui refusent tous de s’identifier par peur d’attirer l’attention sur eux.

Pour le chef de Québec 21, Jean-François Gosselin, la situation est intolérable. Il réclame que l’administration Labeaume rencontre et trouve une solution acceptable pour les citoyens de la rue Terrasse-Laurentienne. À ses yeux, il y aurait lieu d’envisager une forme de dédommagement pour les propriétaires lésés, autant sur la rue Terrasse Laurentienne que sur la rue Richer où le problème s’est répété.

«Tout ça s’est déroulé sans consultation. En plus, on ne parle pas de densification douce, mais bien de densification sauvage sans planification. Et là, on est en réaction et on essaie d’éviter que ça se reproduise en ajustant le règlement de zonage. Malheureusement, pour ces gens-là, il est carrément trop tard», dénonce M. Gosselin.

Certains craignent que la situation se répète sur la rue, comme pour cette maison à l’abandon et offerte aux promoteurs immobiliers. (Photo Métro Média – François Cattapan)

Aveux sans indemnité

Dans le reportage initial révélant l’odieux de la situation, la conseillère municipale de l’endroit et responsable de l’habitation au comité exécutif de Québec a reconnu que «ça ne correspondait pas à ce qu’elle considère être une bonne densification dans un quartier résidentiel». Toutefois, au sortir d’une assemblée extraordinaire du conseil d’arrondissement tenue pour modifier le zonage, Émilie Villeneuve a rejeté l’éventualité d’indemniser les citoyens qui s’estiment désavantagés.

M. Gosselin y voit une incohérence évidente. «Le maire Régis Labeaume doit interpeller les élus de son équipe dans l’arrondissement de Sainte-Foy, afin qu’ils s’assoient avec les citoyens pour trouver une solution qui va compenser l’erreur qui a été commise. C’est impensable de dire d’un côté que ce n’est pas un projet acceptable, mais d’abandonner les citoyens du même coup».

Québec Hebdo

Un autre projet soulève la grogne des voisins au coin des rues Terrasse Laurentienne et Richer. (Photo Métro Média – François Cattapan)

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