Quand les élèves en ont assez
Voilà maintenant plus de cinq ans que la Polyvalente de L’Ancienne-Lorette s’implique de près à combattre l’intimidation entre ses murs. Au début du mois de décembre, l’institution secondaire s’est donc vue décerner le Prix Émilie-Bierre de la Fondation Jasmin Roy et Sophie Desmarais, pour la mise sur pied d’actions concrètes visant à enrayer le phénomène.
C’est en 2011 que la polyvalente établissait ses premiers liens avec la Fondation Jasmin Roy et Sophie Desmarais, qui mène une lutte contre toute forme de violence et de discrimination en milieu scolaire. Tel un projet-pilote, l’école avait été choisie pour l’élaboration de projets éducatifs en partenariat avec l’organisme.
«Au départ, il s’agissait de travailler sur la problématique de l’intimidation, en établissant des protocoles et en formant le personnel afin qu’il possède des compétences pour agir», explique Geneviève Rouillard, intervenante en prévention des dépendances à l’école secondaire.
La Polyvalente de L’Ancienne-Lorette s’avérait être la candidate idéale pour recevoir le Prix Émilie-Bierre qui récompense annuellement l’école s’étant le plus illustrée au Québec, en créant un milieu de vie positif et bienveillant.
«Jour après jour, on met tous les efforts possibles pour faire de notre école un milieu accueillant, parce qu’on sait à quel point l’isolement au secondaire peut avoir des conséquences néfastes sur le décrochage et la consommation entre autres», ajoute-t-elle.
Par et pour les élèves
Le personnel a en effet contribué à la mise sur pied de plusieurs regroupements d’élèves dont la mission est de créer une dynamique favorable dans leur milieu. Parmi eux, les Sentinelles, identifiées par un dossard, ont le mandat de s’impliquer dans leur communauté et d’accueillir les plus jeunes en début d’année scolaire.
De plus, un comité formé de 22 jeunes de secondaire deux à cinq recommandés par le personnel de l’école, les Aidants-secrets (AS), sont les yeux des intervenants dans les couloirs pour repérer la souffrance de leurs camarades. «Au départ, ils devaient être alertes aux situations d’intimidation afin que nous puissions intervenir auprès des victimes. Depuis quelque temps, ils dénoncent anonymement tous les cas de détresse psychologique en nous aidant à trouver des pistes de solutions», ajoute Mme Rouillard, fière de constater tout le progrès qu’a fait la polyvalente au cours des dernières années.
La technologie au service des écoles
Grâce à la reconnaissance reçue, certains élèves de la Polyvalente de L’Ancienne-Lorette ont eu la chance de tester les Ateliers 360 qui seront déployés dans toute la province en 2019.
Les thèmes de l’autorégulation des émotions et de résolution de conflits sont alors présentés aux adolescents, plongés dans un monde virtuel où des mises en scène vidéo réalistes mettent de l’avant l’intimidation et l’isolement. À la suite du visionnement, un guide pédagogique anime la conversation afin d’obtenir les réactions des jeunes quant à leur expérience, avec l’objectif de favoriser leurs apprentissages sociaux et émotionnels.
Les comités d’investissement communautaire de Telus participent au développement et au déploiement des Ateliers 360 avec la Fondation Jasmin Roy et Sophie Desmarais en octroyant un soutien financier de l’ordre de 66 500$.
«Jour après jour, on met tous les efforts possibles pour faire de notre école un milieu accueillant.»
-Geneviève Rouillard, intervenante en prévention