Le maire Loranger contre le développement de l’autoroute 40 à L’Ancienne-Lorette
DÉVELOPPEMENT. Dans sa dernière chronique du maire, Émile Loranger a affiché sa position sur le dossier de la prolongation de l’autoroute 40, projet qui «couperait L’Ancienne-Lorette en deux» selon le maire.
Dans l’optique du changement de ministre des Transports, Émile Loranger souhaite afficher son désaccord envers le prolongement à Laurent Lessard. «À chaque changement de gouvernement ou de ministre des Transports (MTQ), la Ville fait des représentations. Je viens d’ailleurs d’écrire à M. Lessard pour lui faire une demande de rencontre afin de lui expliquer les inconvénients, tant pour le gouvernement et surtout pour nous, de donner suite au projet», explique-t-il en début de chronique.
Selon lui, l’utilité du projet de prolongement n’a pas été prouvée. «On est loin de pouvoir démontrer l’utilité et la nécessité de ça, puisqu’il est prouvé que c’est la section nord-sud qui est problématique et non est-ouest.»
Bien que le projet d’autoroute semble avoir été transformé en boulevard urbain, Émile Loranger se dit toujours en désaccord. «La notion d’autoroute a été oubliée, on parle plus de boulevard urbain maintenant. Même là, ça ne nous convient pas. Ça aurait un impact direct sur l’achalandage du boulevard Hamel et donc, mettre en péril la rentabilité et les intérêts des commerces à venir s’y installer. Pour la Ville, c’est des revenus de moins et ce n’est pas intéressant.»
Ce qu’il souhaiterait, c’est acquérir les terrains qui appartiennent au MTQ. «Si on pouvait récupérer ces terrains-là, ça ouvre, à l’exception de la section protégée de la rivière Lorette, la possibilité de faire du développement domiciliaire plus adapté à la cohabitation avec ce qui est déjà bâti.»
«Investir sur ce qu’on a déjà»
Le maire de L’Ancienne-Lorette souhaiterait donc miser sur les facettes vertes déjà existantes de sa ville, au lieu d’en installer des nouvelles sur les terrains du Ministère. «Je pense que dans les prochaines années, il faudrait optimiser la mise en valeur de ces sites. Par mise en valeur, j’entends optimiser l’utilisation par la population lorettaine. Nous avons une rivière magnifique avec un ensemble de possibilités.»
Il ajoute aussi que L’Ancienne-Lorette possède un bon nombre de parcs et d’espaces verts et que la situation actuelle est tout à fait acceptable. «Nous sommes bien nantis en espaces verts en incluant les parcs de quartier. Aller installer des espaces de ce genre sur les terrains du ministère me semble une perte d’énergie, surtout que d’ici à ce qu’on règle le problème du boulevard urbain, nous pouvons les utiliser au cas par cas, comme notre jardin communautaire.»
Un projet qui avait déjà fait jaser
En 2014, Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole au ministère du Transport, affirmait que le Ministère n’avait aucune intention de se départir de ses terrains. «Le ministère les conserve pour préserver ses investissements ainsi que sa capacité à améliorer ultérieurement son réseau de transport. Toutefois, une étude d’opportunité réalisée au début des années 2000 concluait, à l’époque, que ce projet de prolongement n’était pas pertinent pour au moins les 20 prochaines années», avait-elle expliqué.
Elle avait aussi ajouté «qu’il n’est pas non plus dans les plans de revendre les terrains réservés, pour favoriser le développement résidentiel de L’Ancienne-Lorette.»
À relire: Prolongement de la 40 à Québec : projet ni mort ni prioritaire
Québec Hebdo